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Etats-Unis : deux hommes condamnés pour l'assassinat de Malcolm X innocentés plus de 50 ans après

Les deux hommes avaient été jugés coupables de l'assassinat de Malcolm X, leader des droits civiques, en 1965. C'est un documentaire sur Netflix qui a conduit à rouvrir l'enquête qui les innocente.

Article rédigé par Isabelle Labeyrie
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Malcom X à New York en mars 1964. (EUROPIX VIA MAXPPP)

On ne peut pas réécrire l'histoire mais on peut reconnaître que l'on s'est trompé... C'est l'un des meurtres les plus célèbres de l'histoire américaine. Harlem, 1965, une salle de spectacle pleine à craquer. Sur scène, Malcolm X, 39 ans, ancien délinquant devenu prêcheur charismatique et porte-voix offensif des musulmans noirs victimes de discriminations raciales. Trois hommes munis de pistolets se précipitent et tirent, Malcolm X est tué à bout portant. Un premier individu arrêté sur place reconnaît les faits. Quelques jours plus tard, ses présumés complices, Khalil Islam et Muhammad Aziz, sont interpellés à leur domicile. Ils nient mais sont déclarés coupables. Ils passeront plus de 20 ans en prison.

Le premier est mort, l'autre a 83 ans. Aujourd'hui, ils vont tous les deux être déclarés innocents. Le procureur de Manhattan dépose un dossier devant la Cour suprême de NY pour faire annuler leurs condamnations.

Pourquoi a-t-il a fallu attendre si longtemps ? D'abord, la culpabilité de Khalil Islam et Muhammad Aziz a toujours été mise en doute... parce qu'ils ont été condamnés un peu trop vite, sur des témoignages contradictoires et sans preuves matérielles. Mais ce qui fait basculer l'enquête, c'est un documentaire sur Netflix, Qui a tué Malcolm X ?, diffusé en février 2020. Le réalisateur y apporte de nouveaux arguments qui confortent la thèse de l'erreur judiciaire. Le procureur de Manhattan rouvre le dossier. 22 mois d'enquête, et plus aucun doute : ce 21 février 1965, ni Khalil Islam ni Muhammad Aziz n'ont tiré de coup de feu. Le FBI et la police ont même dissimulé des preuves essentielles qui auraient permis de les disculper.

56 ans après, les mêmes discriminations ?

"Tout cela n’aurait jamais dû arriver. Ces faits étaient et sont la conséquence d’un processus corrompu jusqu’à la moelle, qui reste trop familier, même en 2021", a réagi Muhammad Aziz, dans une déclaration transmise par ses avocats.

Cette histoire montre qu'à l'époque, la recherche de la vérité n'a été une priorité ni pour les forces de l'ordre ni pour le gouvernement, que le système de justice pénale était gangrené par le racisme et de discrimination. Des griefs qui se retrouvent encore aujourd'hui au centre d'un mouvement de contestation de la communuaté afro-américaine, les Black Lives Matter.

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