Football : en Iran, Cristiano Ronaldo déchaîne les passions avant le match Al-Nassr-Persépolis
Imaginez l'effet que peut produire l'un des meilleurs joueurs du monde qui débarque dans un pays sous sanctions internationales, un pays où les vedettes mondiales ne se bousculent pas au portillon, un pays où l'acès aux réseaux sociaux est limité, la société civile réprimée... mais il s'agit aussi d'un pays où le football est à la fois un sport national et un exutoire, où chaque match de la Team Melli, l'équipe nationale, chaque match de club est un événement... Eh bien quand Ronaldo débarque en Iran, ça donne ceci. Un accueil de folie pour son bus à l'aéroport :
Ensuite, les fans ont forcé la sécurité et envahi le lobby de son hôtel pour tenter de le prendre en photo. Les supporters hystériques étaient tellement bruyants que, dans la soirée, Ronaldo leur a fait un petit geste par la fenêtre de sa chambre, pour leur dire qu'il voulait dormir.... il a quand même un match à jouer !
Un rapprochement diplomatique parrainé par la Chine
Un match entre un club saoudien et un club iranien à Téhéran, c'est une première. Cet événement a été rendu possible grâce au rapprochement diplomatique entre les deux pays. En 2016, l'Arabie saoudite, à majorité sunnite, et l'Iran, à majorité chiite, ont rompu leurs relations diplomatiques après l'exécution par Ryad d'un influent religieux chiite. Pour que les deux pays puissent malgré tout continuer à s'affronter sur un terrain de football, la Confédération asiatique avait trouvé un arrangement : les matchs se jouaient en terrain neutre.
Mais cette année, au printemps, les deux puissances rivales ont accepté de renouer des liens. Un rapprochement de raison parrainé par la Chine, qui a permis de faire baisser la tension dans la région. Les ambassades ont rouvert, des déplacements de ministres ont eu lieu, en attendant ceux des dirigeants. Bref, il est devenu possible après sept saisons un peu compliquées, de jouer sur le terrain de l'adversaire.
Match à huis-clos et protection extrême
Grosse déception pour les supporters : le match se jouera à huis clos. Le club iranien de Persepolis, le plus titré d’Iran, fait l'objet d'une sanction de la Confédération. Lors d'une rencontre en 2021 contre le club indien FC Goa, Persépolis FC avait voulu faire monter les enchères en dénonçant l’invasion de l’Inde par l’Iran au XVIIIe siècle - événément qui n'a jamais existé. Le stade Azadi, le plus grand du pays, sera donc entièrement vide, les Iraniens suivront le match à la télé.
Quant aux Saoudiens, jusqu'au coup d'envoi, la ferveur est telle que les joueurs d'Al-Nasser seront placés sous la sécurité d'une unité d'élite des forces de l'ordre, spécialisée dans les voyages présidentiels.
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