L’arrivée des avions F16 en Ukraine va-t-elle permettre de renverser le cours de la guerre ?
Les premiers avions de combats F16 sur le point d’arriver en Ukraine. Le président Volodymyr Zelensky l’a affirmé lundi 1er juillet. L’Ukraine prévoit, dit-il, de "renforcer ses capacités de défense aérienne", dans le mois à venir. Et la question qu’on se pose, c’est : comment ces avions peuvent influencer le cours de la guerre ?
Avant le début de la guerre en février 2022, l’Ukraine disposait d’environ 120 avions prêts au combat : chasseurs, bombardiers, avions d’attaque. Depuis le début du conflit, les forces armées du pays en ont perdu une centaine. Face à l’insistance de Volodymyr Zelensky, il y a un an, en juillet 2023, au sommet de l’OTAN, à Vilnius, a été créée une coalition autour du Danemark, des Pays Bas, avec neuf autres pays, pour livrer à Kiev des avions de combat. S’ils ne sont toujours pas arrivés, c’est notamment parce que les pays qui livrent attendent la livraison de F35 pour remplacer les F16 qu’ils donnent à l’Ukraine. Sur le papier, la promesse bien est là : les Pays-Bas doivent en livrer 24, la Norvège, 22, le Danemark, 19, et la Belgique, une trentaine, mais d’ici 2028. Au total, une centaine d’avions environ, qui, selon les Ukrainiens, peuvent changer le cours de la guerre. Il s’agit pour le pays de retrouver sa suprématie aérienne face à la Russie. S’ils sont utilisés correctement, ces F16 peuvent infliger de gros dégâts à l’aviation russe, et frapper efficacement des cibles au sol.
Les F16 seuls ne suffiront pas
Pour que cette aide soit effective, il faut que tout soit coordonné. Depuis des mois, les forces armées ukrainiennes ciblent les systèmes de défense aérienne russes, en Crimée, dans les autres territoires occupés et dans les régions frontalières de la Russie. Une dizaine de frappes ont d’ailleurs réussi. Les Ukrainiens ne cessent de le réclamer, ils demandent l’autorisation des pays occidentaux, principalement les États-Unis pour utiliser des armes à longue portée contre les bases de l’aviation russe. Enfin, il y a la question de la pénurie de pilotes, la plupart ayant été tués ou blessés. S'il est très difficile d’avoir des chiffres, une quarantaine d’hommes âgés de 20 à 22 ans seraient formés en ce moment aux États-Unis, et en Europe, dont la France.
Lundi à Washington, selon le journal Politico, 15 démocrates de la chambre des représentants ont demandé au département américain de la Défense de former au moins 10 pilotes de plus cette année. Car la crainte, si les F16 sont bien livrés comme promis, c’est qu’il y ait bientôt plus d’avions de combat en Ukraine que de personnes formées pour les piloter.
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