La faim dans le monde se stabilise mais à un très haut niveau
Près de 735 millions de personnes ont souffert de faim chronique, l'an dernier. Presqu'un habitant sur dix. Et si on intègre tous ceux qui ont dû réduire le contenu de leurs assiettes, qui ont dû sauter des repas, là on arrive à presque 30% de la population mondiale. Ce sont les Nations-Unies qui ont publié ces chiffres mercredi 12 juillet.
The #SOFI2023 report estimates that:
— Food and Agriculture Organization (@FAO) July 12, 2023
around 735 million people suffer from hunger
over 122 million more people have been pushed into hunger since 2019
more than 3.1 billion people in the world cannot afford a healthy diet
Read the full @UN report https://t.co/9MLcci7QLw pic.twitter.com/dAYDpGS31i
La bonne nouvelle, c’est que la faim ne progresse plus, après six ans de hausse. L’an dernier, près de quatre millions de personnes sont sorties de la "zone rouge", ce n’est pas rien. La mauvaise nouvelle c’est que ces chiffres restent très élevés, bien plus qu’avant la pandémie de Covid.
Une situation particulièrement grave en Afrique
En Afrique, la faim progresse. Près d’un Africain sur cinq ne mange pas à sa faim. Le rapport donne des éléments de contexte. Il y a eu le Covid donc et quand le monde à commencer à se remettre doucement, la Russie a envahi l’Ukraine. Augmentation des prix de l'énergie, des engrais, du blé. "Avec spéculation sur les marchés financiers", rappelle l’ONG CCFD-Terre Solidaire.
Et puis il y a les effets du changement climatique aussi. Dans la Corne de l’Afrique, en Somalie, Ethiopie, Kenya, sévit la pire sécheresse depuis près de quarante ans : famine sévère pour 23 millions de personnes, selon le Programme alimentaire mondial.
L’ONU n’est pas optimiste pour la suite
Le but, c’était de mettre un terme à la faim dans le monde en 2030, dans sept ans, et cela semble mal engagé. "Il ne fait aucun doute, peut on lire dans ce rapport, que les menaces type conflits, inégalités, impacts climatiques, ralentissements éonomiques vont continuer". L’urbanisation rapide pose des questions. Avec le danger de voir " se former encore dans les villes des poches de pauvreté abjectes". Avec des habitants coupés des ressources de la terre, dépendants de produits de plus en plus transformés qui coûtent cher.
D’ailleurs, ce rapport fait un bilan plus large du nombre de personnes qui n’ont pas pu se payer une alimentation saine et équilibrée en 2022. C'est à dire composée de légumineuses, céréales complètes, noix, beaucoup de fruits et légumes, une "quantité modérée d’œufs, de produits laitiers, de volailles et poissons" et une petite quantité de " viande rouge". Trois milliards de personnes ne peuvent pas accéder à cette variété, avec ce que cela veut dire en terme de retards de croissance, de dénutrition, de carences ou d’obésité. Nous sommes près de huit milliards sur Terre.
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