L’Ecosse, le nouveau feuilleton britannique
La planète tourne et ce matin nous posons le doigt à Edimbourg, en Ecosse.
Depuis une semaine, les capitales européennes sont presque soulagées : le cauchemar du Brexit va normalement bientôt s’achever, parce que Boris Johnson a réussi son coup, et remporté haut la main les élections et son pari. Sauf en Ecosse, où, au contraire, il l’a largement perdu. Désormais, c’est peut-être une autre partie du Brexit qui commence à se jouer, et qui ne va pas être tellement plus simple.
La chef du Scottish National Party a été extrêmement claire. Nicola Sturgeon, la Première ministre écossaise, a demandé à Londres jeudi 19 décembre l’organisation d’un nouveau référendum. Il faut dire que sa victoire aux élections est nette. En Ecosse, le SNP a remporté 48 sièges sur 59, soit 17 sièges de plus qu’il y a deux ans.
Les Écossais réclament un référendum
Ce n’est pas gagné. En 2014, 55% des Écossais ont répondu non au référendum sur l’indépendance. Mais les dirigeants du SNP exigent un nouveau vote car en 2014, le Brexit n’existait pas. Or, aujourd’hui une majorité d’Écossais semble vouloir rester en Europe, et quitter le Royaume Uni.
En admettant que cela se fasse : après avoir quitté le Royaume-Uni, l’Écosse devra faire une demande d’adhésion à l’Union européenne en bonne et due forme. Cela peut prendre des années. En attendant, que se passe-t-il dans l’intervalle, sans aides de Londres ni de Bruxelles ?
Pour faire court, le rattachement de ces deux royaumes est une histoire de familles royales concurrentes, de reine pucelle, de la France qui s’en mêle, et d’un Jacques VI d’Ecosse qui devint Jacques I d’Angleterre en 1603, puis d’un Acte d’union entre les deux royaumes signé en 1707. C’est la naissance de la Grande-Bretagne. Celle que justement, les indépendantistes écossais veulent désormais renverser en devenant, eux, Européens. C’est un nouveau feuilleton pour nous tous.
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