Cet article date de plus de deux ans.

Mali : le redéploiement à marche forcée de l’opération Barkhane

Paris soigne ses relations avec ses partenaires de la région du Mali, face à l’hostilité de la junte malienne. Les derniers militaires français auront quitté le Mali à la fin de l’été.

Article rédigé par Bertrand Gallicher
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
Des militaires français de la force Barkhane à Gao (Mali), le 4 décembre 2021. (THOMAS COEX / AFP)

Le nouveau commandant de la force Barkhane, le général Bruno Baratz, est venu mardi 2 août remercier le président du Niger pour le soutien qu’il apporte à l’armée française dans son retrait du Mali.

Le Nigérien Mohamed Bazoum est un allié précieux de la France, dans cette dernière phase de retrait des militaires français du Mali, une manœuvre logistique sensible. Le nouveau patron de Barkhane en a conscience, lorsqu’il remercie chaleureusement le dirigeant nigérien pour son appui. Plusieurs milliers de conteneurs français doivent encore transiter par l’ouest du Niger, afin d’évacuer les derniers matériels de la base de Gao, au Mali.
Le déplacement de convois militaires au Sahel est toujours risqué. En novembre 2021 – en sens inverse – des véhicules militaires partis d’Abidjan pour Gao avaient été bloqués par des manifestants. Trois d’entre eux avaient trouvé la mort lors de tirs d’origine indéterminée. Les convois militaires, qui peuvent atteindre en ce moment 10 km de long, perturbent la circulation au Niger comme au Burkina Faso.

Un retrait français du Mali à la fin de l’été

Tout est mis en œuvre pour que le dernier soldat français ait quitté le Mali dans les semaines qui viennent. Le but étant aussi de réduire de moitié la présence française dans la région, désormais limitée à 2 500 hommes répartis entre le Niger et des pays du golfe de Guinée.

La France n’a d’ailleurs pas d’autre choix, compte tenu des relations exécrables entre Paris et Bamako. Il y a trois jours encore, la junte au pouvoir au Mali s’en est pris directement à Emmanuel Macron pour "exiger du président français qu’il abandonne sa posture néocoloniale, paternaliste et condescendante". En réalité, le gouvernement malien se retrouve aujourd’hui dans une impasse politique, sécuritaire et diplomatique, après avoir poussé dehors les militaires français. Le nationalisme attisé par la junte contre la présence française ne suffit plus à fédérer la population malienne, qui commence à s’inquiéter de l’avenir du pays après le départ des soldats français, et à en comprendre les conséquences.

Le groupe de mercenaires russes Wagner appelé en renfort par le Mali est accusé d’exactions en tous genres, et l’armée malienne ne parvient pas à freiner l’avancée des jihadistes. Sur le plan international, les putschistes au pouvoir à Bamako sont largement isolés. Dimanche 31 juillet, l’Algérie à son tour les appelait à organiser des élections dans les meilleurs délais.

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.