Pénurie de médicaments : le gouvernement allemand cherche des solutions
Sur son site internet, le ministère de la Santé publie quotidiennement la liste des médicaments qui manquent. Il y en a 339 en ce moment : des antibiotiques, des sirops pour enfants contre la toux ou la fièvre, des anticancéreux… Chaque jour, la liste s’allonge. Les conséquences sont parfois graves, et faute de médicaments simplement destinés à faire baisser la fièvre ou d’antibiotiques, des enfants doivent être hospitalisés.
Parmi les raisons de cette pénurie, le fait que l'Allemagne n’est pas un marché très attractif pour les fabricants de médicaments. Les prix sont strictement réglementés, peu élevés pour les fournisseurs, les marges sont faibles entre coût de fabrication et prix de vente. Ils ont donc tendance à privilégier des marchés plus rémunérateurs, au détriment de l’Allemagne.
Le contexte est également compliqué, marqué par la pénurie de matières premières, la hausse des coûts de l’énergie et les problèmes dans la chaîne d’approvisionnement. Le président du Conseil de l’Ordre des médecins a proposé que les personnes en bonne santé mettent à la disposition des malades les médicaments dont elles n’ont plus besoin, y compris ceux qui sont périmés depuis peu de temps. Une sorte de "marché aux puces", mais le ministre de la Santé a rejeté cette idée.
>> Comment les médecins et les pharmaciens français s'organisent face à la pénurie de médicaments
Des mesures pour rendre les médicaments à nouveau disponibles
Pour répondre à l’urgence, le ministre de la Santé Karl Lauterbach a autorisé les caisses d’assurance-maladie à acheter aux fabricants certains médicaments 50% plus cher. L’objectif est de faire revenir les fournisseurs sur le marché allemand. Le système d’appel d’offres va par ailleurs être complétement revu : à l’avenir, ce ne sera pas seulement le fabricant le moins cher qui sera retenu, souvent en Inde ou en Chine, mais aussi un producteur de l'Union européenne, peu importe s’il est plus cher. Il y aura donc deux contrats auprès de deux fabricants, pour un même médicament, ce qui permettra de sécuriser les livraisons et d’éviter que la défaillance d’un site de production ait des répercussions à l’échelle mondiale.
>> En France, un suivi hebdomadaire avec les pharmaciens
Des pharmaciens estiment qu’il faudra des mois avant que la situation s’améliore. Ils redoutent que les problèmes de livraison perdurent toute l’année prochaine et que les ruptures de stock concernent de nouveaux médicaments. En attendant, les pharmaciens ont été autorisés en cas de rupture de stock, soit à délivrer un médicament alternatif, soit à fabriquer le remède eux-mêmes si les composants sont disponibles, un sirop par exemple… ce qui n’était pas possible aujourd’hui.
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