Russie : Ioulia Navalnaïa, Oleg Orlov, le journal "The Moscow Times"... autant de symboles de la répression qui sévit dans le pays

La veuve d'Alexeï Navalny a été inscrite, cette semaine, sur la liste des terroristes et extrémistes alors que le journal "The Moscow Times", a été classé parmi les "organisations indésirables".
Article rédigé par Claude Guibal
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
Ioulia Navalnaïa, veuve d'Alexeï Navalny prononce un discours au Parlement européen à Strasbourg, le mercredi 28 février 2024. (ABDESSLAM MIRDASS / HANS LUCAS)

C’est une semaine violente pour les voix dissidentes en Russie. Journaux poursuivis, opposants condamnés, jeudi 10 juillet, c’est même la veuve d’Alexeï Navalny, Ioulia Navalnaïa, qui a été inscrite sur la liste des terroristes et extrémistes. Ioulia Navalnaya n’a pas peur. Depuis la mort de son mari dans sa prison en Arctique, en février dernier, la femme du principal opposant à Vladimir Poutine exhorte chaque jour ses partisans à ne rien lâcher.

Les organisations d’Alexeï Navalny ayant déjà été classées terroristes de son vivant et interdites, c’est au tour de sa veuve d’être inscrite sur la même liste, deux jours après qu’un mandat d’arrêt à son encontre a été émis, pour participation à un groupe terroriste. Si elle revenait sur le sol russe, Ioulia Navalnaya serait immédiatement placée en détention provisoire…

Oleg Orlov, un autre symbole touché par la justice

Oleg Orlov, 71 ans, une des plus grandes figures de la dissidence russe, un vétéran de l’association Mémorial, prix Nobel de la paix en 2022. La justice russe a refusé sa demande d’appel, il reste en prison, condamné à deux ans et demi de détention pour avoir tout simplement critiqué l’invasion de l’Ukraine. L'association perpétue la mémoire de la répression de l’époque soviétique et documente les atteintes aux libertés aujourd’hui. Une des bêtes noires, encore du régime de Vladimir Poutine, qui l’a dissoute et poursuit ses membres.
 
Si le message répressif n’était pas assez clair, mercredi 9 juillet, là c’est le journal The Moscow Times, qui a été classé parmi les "organisations indésirables". Ce journal était déjà dans le collimateur, classé dans la catégorie "agents de l’étranger". Mais sa requalification en organisation indésirable place désormais tous les journalistes qui y travaillent sous la menace directe de peines de prison. Des menaces qui touchent aussi tous ceux qui collaboreraient avec le journal ou même partageraient son contenu en ligne.

Dissidents de l’intérieur broyés par la machine répressive, dissidents en exil dissuadés de revenir sur le territoire, la Russie cherche donc à envoyer des messages forts dans un contexte exacerbé ces jours-ci par le sommet de l’OTAN.

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