Vatican : le pape François révèle les coulisses de l'élection de Benoît XVI

L'état de santé fragile du pape François relance régulièrement les spéculations sur un prochain conclave, cette cérémonie très particulière par laquelle les cardinaux élisent le souverain pontife. Dans un livre, François dévoile un peu du déroulement de l'élection de son prédécesseur.
Article rédigé par franceinfo
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
Le pape François et son prédécesseur Benoît XVI au Vatican le 28 septembre 2014 (DONATELLA GIAGNORI / EIDON / MAXPPP)

L'élection du pape est en principe soumise au secret absolu. Mais l'actuel titulaire du poste, François lui-même, vient de lever une large partie du mystère sur celle de 2005, qui a vu l’élection de son prédécesseur, Benoît XVI.

Le mot "conclave" vient du latin "cum clave" ("avec une clé"). Les cardinaux sont en effet enfermés dans la Chapelle Sixtine, et les bulletins de vote sont soigneusement brûlés au fil des tours de l’élection.  
Mais les hommes en rouge, comme les autres, se laissent parfois aller à des confidences. Et surtout le pape lui-même n’est pas tenu par ce secret. Il le rappelle dans un livre d’entretiens avec un vaticaniste espagnol qui vient de paraître et qui permet de reconstituer le puzzle. 

Dans ce livre, François révèle avoir favorisé l’élection de Benoît XVI, en 2005. Lors ce conclave, l’Allemand, classé conservateur, était en avance mais ne rassemblait pas les deux tiers des voix nécessaires pour être élu. Mais l’Argentin, classé progressiste, recueillait suffisamment de suffrages (40 sur 115) pour bloquer l’élection. Et il a la conviction aujourd’hui que c’est que voulaient une partie des cardinaux pour favoriser l’émergence d’un troisième homme, un Italien. Ils ne voulaient pas "d’étranger", dit François, qui n’a jamais aimé cette curie où les prélats italiens se sentent chez eux. Et il s’est senti manipulé. Alors il est intervenu pour dire en substance : "Je ne veux pas être pape, c’est l’heure de Benoît XVI". C'est ainsi que le cardinal Ratzinger est devenu le pape Benoît.   

Des funérailles plus simples   

À travers cette histoire, le pape dit aux conservateurs : je ne suis pas votre adversaire en toutes circonstances. D’ailleurs, dans le livre consacré à ses relations avec le pape Benoît, il ne le dépeint pas comme un conservateur, une façon d’atténuer les caricatures.
 
Il révèle par ailleurs, dans ces entretiens, avoir réformé les funérailles des papes pour que les siennes soient plus simples. Il a déjà dit ne pas vouloir être enterré à Saint-Pierre, comme la plupart de ses prédécesseurs, mais près de la gare de Rome, dans une basilique qui lui est chère : Sainte-Marie Majeure. Autrement dit : je continue les réformes par touches successives, d’affiner les particularités de mon pontificat. Mais sans oublier l’unité de l’Église. L’une des responsabilités majeures d’un pape. 

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.