Le mot de l'éco. Industrie.
Coup de projecteur sur le secteur industriel en France, après le sauvetage d'Alstom Belfort cette semaine par l'Etat.
Au delà du cas emblématique d'Alstom, la France cesse de perdre ses usines. C'est ce qui ressort du dernier rapport de l'Observatoire Trendeo de l'emploi et de l'investissement. Ce cabinet répertorie méticuleusement chaque mois le nombre de sites industriels qui ouvrent et qui ferment dans l'Hexagone.
Et pour la première fois depuis 2009, le solde est positif sur deux trimestres d'affilée avec 82 créations d'usines contre 75 fermetures. Cela marque une rupture même si l'écart reste encore très réduit.
1900 sites ont fermé leurs portes au total depuis la crise de 2008, surtout des usines vieillissantes, si ce n'est obsolètes.
Pas de créations de postes pour l'instant
Les chefs d'entreprise ont repris des forces. Ils ont profité de plusieurs facteurs pour restaurer leurs marges : la baisse du prix du pétrole, les allègements de charges consentis par le crédit d'impot compétitivité emploi. Ils ont gagné en compétitivité. Et maintenant, ils commencent tout juste à nouveau à investir dans l'outil de production pour le moderniser.
Mais il n'y pas encore d'emplois à la clé. Le solde entre le nombre de créations de postes et celui de destructions d'emplois est vraiment symbolique : 150 postes en plus depuis le début de l'année selon l'Observatoire Trendeo. Les quelques usines qui ouvrent sont plus petites que celles qui ferment, moins ambitieuses, elles créent moins presque moitié moins d'emplois en moyenne que celles qui ferment. Pas de quoi donc stopper l'hémorragie. Entre 2010 et 2015, l'industrie a perdu quelques 170 000 salariés.
Selon le cabinet d'analyse Rexecode, l'industrie connaît cependant des signes d'amélioration prometteurs : les investissements repartent enfin dans le secteur. Et mettre des sous, c'est indispensables pour monter en gamme, créer des produits à plus forte valeur ajoutée. Condition sine qua non de la survie de l'industrie tricolore.
Alors est-ce que ce sera suffisant ? Est-ce même souhaitable d'ailleurs de conserver des usines dans l'Hexagone ? Le débat est vif entre partisans du maintien d'un appareil industriel en France et ceux qui prônent un pays sans usines qui se concentrerait uniquement sur l'ingénierie et la recherche et développement.
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