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Le mot de l'éco. Iran : les sanctions américaines

Les sanctions américaines contre l'Iran prendront effet lundi 5 novembre. Huit pays seulement seraient autorisés à importer du pétrole iranien.

Article rédigé par franceinfo, Isabelle Raymond
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Le président américain Donald Trump arbore la signature du retrait des Etats-Unis de l'accord sur le programme nucléaire en Iran et du rétablissement des sanctions américaines contre Téhéran, le 8 mai dernier à la Maison Blanche.  (GETTY IMAGES)

La deuxième et dernière salve de sanctions américaines, rétablies contre l’Iran, entre en vigueur ce dimanche soir, 4 novembre 2018. Passée cette échéance, l'Iran sera mis au ban de la communauté internationale puisque toutes les sanctions américaines seront désormais en vigueur. 

La liste des secteurs concernés est longue

La liste des secteurs touchés est longue, avec des intérêts français contrariés, dans les domaines de l'aéronautique (finies les commandes d'Airbus), de l'automobile (les projets des deux constructeurs Renault et PSA sur place ont été suspendus). Cette première salve de sanctions est entrée en application au mois d'août.

S'y ajoute à partir de demain minuit le secteur ô combien stratégique pour l'Iran de l'énergie. Engie a rapatrié ses équipes d'ingénieurs présents là-bas, l'électricien français avait en effet plusieurs clients locaux. Total a fait savoir qu'il mettait fin à son gigantesque projet gazier dans le golfe Persique, un projet de cinq milliards de dollars.  

Quiconque commerce avec l'Iran risque de se retrouver sous le coup des sanctions américaines  

Il suffit de faire des transactions en dollars pour être passible de sanctions. L'expérience l'a montré par le passé. Du coup, aucune banque n'accepte de versements en provenance d'Iran. Il faut passer par un intermédiaire. C'est extrêmement compliqué. Résultat : même les secteurs qui ne sont, à priori pas concernés par l'embargo - les telecoms ou encore l'agroalimentaire - restent très prudents. Aucun dirigeant d'entreprise ne veut prendre le risque d'être financièrement sanctionné ou privé du marché américain.

Sur un plan politique également au-delà des mots, des déclarations d'intentions ici ou là, personne dans les faits n'est suffisamment bravache pour tenir tête à Donald Trump et passer outre l'embargo.  

L'Iran désormais coupé du monde

Plus grand monde ne va se risquer à acheter son pétrole en Iran. La France, par le biais de Total essentiellement, importait en début d'année 100 000 barils par jour, des importations aujourd'hui réduites à néant. Pareil pour la Corée du Sud et le Japon, parmi les plus gros acheteurs, ou encore l'Italie et l'Espagne qui ont fermé le robinet de brut iranien  sans attendre l'échéance.

Les États-Unis ont précisé hier sans donner de détails que huit pays seulement seraient autorisés à importer du pétrole iranien. On pense à la Russie, à l'Inde et à la Turquie. Mais il est certain que les exportations iraniennes vont dégringoler et l'économie du pays avec, puisque la moitié des recettes de l'état proviennent de ses ventes de gaz et de pétrole.  

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