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Le mot de l'éco. Le gouvernement s’attaque à la dépense publique

 La France s'est engagée auprès de l’Union européenne à réduire sa dépense publique. 

Article rédigé par franceinfo, Isabelle Chaillou
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
En France, les dépenses publiques approchent les 60% du PIB et l'essentiel provient des dépenses en personnel. (LOIC VENANCE / AFP)

Depuis plusieurs semaines, les ministres ont multiplié les déclarations contradictoires sur les aides sociales. Mais l’objectif est clair. La France s'est engagée auprès de l’Union européenne à réduire sa dépense publique de 3 à 4 point de PIB d'ici 2022, c'est-à-dire de 75 à 100 milliards.  

Un rapport explosif en préparation

Cela fait donc des mois que le gouvernement passe à la loupe les 1 250 milliards d'euros de dépenses publiques annuelles. Chaque ministre doit présenter une liste de mesures précises. En parallèle, un comité d'experts, appelé Comité d'action publique 2022, prépare depuis l’automne un rapport qui s'annonce explosif sur la réforme de l'action publique. Il doit être rendu à la fin du mois et présentera les pistes d'économies. Mais pour l'instant, les arbitrages du gouvernement ne sont pas encore connus.  

La prime d’activité dans le viseur  

Plusieurs pistes d’économies ont déjà été évoquées : plan de départ dans la fonction publique, réduction des aides aux entreprises, efforts budgétaires demandés à l'audiovisuel public. Quant aux aides sociales, à ce stade, rien n'est officiellement tranché mais plus de la moitié de la dépense publique relève en fait des prestations sociales au sens large (chômage, retraite, allocations diverses). Autrement dit, le chemin des économies passera très probablement par celui des aides sociales.

L'exécutif a martelé qu'il n’a pas l'intention de raboter tel ou tel dispositif, que l'enjeu est celui de l'efficacité des mesures. Mais un dispositif est particulièrement dans le viseur du gouvernement, la prime d'activité, ce complément de revenu destiné aux travailleurs modestes. Bercy estime qu'il "est une trappe à bas salaire" et rappelle surtout que son coût s'est envolé pour atteindre près de 6 milliards. Une des pistes à l’étude serait de limiter la durée pendant laquelle un bénéficiaire peut percevoir cette prime d'activité.  

Vers un versement social unique ?  

Si la logique n’est pas de raboter les aides sociales mais de les rendre plus efficaces, on peut alors se souvenir d'une des promesses de campagne d'Emmanuel Macron : un versement unique regroupant plusieurs prestations sociales comme le RSA et les aides aux logements. Idée à nouveau évoquée ces derniers jours.  

Ce versement social unique passerait au minimum par un nouveau calcul des prestations, basé sur les revenus actuels et non plus ceux de l’année précédente. Ce qui est en soi une source d'économie. Il y en aura sans doute d'autres. La ministre de la Santé l’a dit sans détours: "La totalité des prestations sociales sera passé au crible".      

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