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Le mot de l'éco. Les retraites et la fusion des régimes, que se passe-t-il ailleurs ?

La future réforme des retraites voulue par Emmanuel Macron implique-t-elle nécessairement de supprimer les 42 régimes existants ?

Article rédigé par franceinfo, Sarah Lemoine
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
Un homme brandit une pancarte "Retraités en colère" lors d'une manifestation contre la réforme des retraites, le 14 juin 2018 à Paris.  (ZAKARIA ABDELKAFI / AFP)

La future réforme des retraites que veut mettre en place Emmanuel Macron nécessite-t-elle la suppression des 42 régimes existants ?  Deux sénateurs s'interrogent.

Avant de réformer, il est toujours intéressant d'aller voir ce qui se fait ailleurs

Jean-Marie Vanlerenberghe, sénateur du Pas-de-Calais et René-Paul Savary, sénateur de la Marne, se sont rendus en Allemagne, en Italie et en Suède, trois pays qui ont profondément réformé leurs système de retraite à partir des années 90. Ils reviennent de leur voyage avec une certitude : la fusion des régimes, ce n’est pas automatique.  

La fusion des régimes, c'est ce que préconise Emmanuel Macron  

L'ambition d'Emmanuel Macron, c'est de créer un système de retraite universel, plus égalitaire, où un euro cotisé donne les mêmes droits, qu'on soit salarié, fonctionnaire ou indépendant. Ce qui pour le président passe nécessairement par la disparition des régimes particuliers. Il y en a 42 aujourd'hui en France. C'est du moins ce qu'il laissait entendre lorsqu'il était candidat.

L'Allemagne a écarté cette solution

En 1992, elle a mené une réforme systémique. Son régime de base, qui était géré en annuités comme en France, est devenu un système en points. Mais Berlin a conservé les régimes spéciaux des fonctionnaires, des cheminots et des marins. Et a aussi conservé le régime spécifique des Indépendants. Quant aux professions libérales, elles sont toujours gérées par de nombreuses caisses différentes. Seul bémol, les deux sénateurs ne disent pas si le système allemand est plus équitable aujourd'hui qu'auparavant.  

En Italie, la situation est un peu différente  

L'Italie a eu jusqu'à 200 caisses de retraite différentes. Quand Rome a lancé sa première grande réforme au début des années 90, elle en avait déjà supprimé un certain nombre. Aujourd'hui, il reste encore 50 régimes de retraite distincts, qui fonctionnent désormais selon les mêmes règles, mais qui conservent leur propre gouvernance. Avec quelques cas particuliers pour les personnels de défense, de sécurité et de secours. La Suède, en revanche, a unifié tous ces régimes dès les années 80.  

Qu'est-ce que préconisent les deux sénateurs ? 

Le gouvernement n'a pas encore dévoilé ses intentions, mais Jean-Marie Vanlerenberghe et René-Paul Savary mettent en garde l'exécutif. La refonte des 42 régimes existants, dont les régimes spéciaux, est un chantier explosif. Pour les deux sénateurs, un système de retraite universel ne veut pas dire forcément unique. Des régimes spécifiques peuvent être conservés, avec des règles particulières en fonction des métiers et de leur pénibilité.  

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