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Le mot de l'éco. Revenu universel

Le revenu universel, un concept théorisé depuis longtemps, mais qui revient régulièrement ces derniers mois dans le débat politique. Le Premier ministre, Manuel Valls, s'y est lui-même dit favorable...

Article rédigé par franceinfo, Raphaël Ebenstein
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
La Finlande a annoncé qu'elle abandonnait son expérience de revenu universel qui a concerné 2000 personnes dans ce pays de l'Union européenne.  (CITIZENSIDE/GERARD BOTTINO / AFP)

Pas plus tard qu'avant hier, Manuel Valls s'est déclaré ouvert à ce revenu universel, à l'occasion d'un déplacement très symbolique en Gironde. Très symbolique parce que ce département est le seul en France à avoir créé une véritable simulation. Il teste quatre scénarios et leurs éventuelles conséquences : soit l'instauration d'un revenu universel fixé à 750 euros par mois, soit à 1 000 euros, soit la fusion de 10 minimas sociaux existants, soit celle du RSA et de l'APL.

Une idée partagée à droite comme à gauche, mais pas pour les mêmes raisons

Il y a en effet ceux qui rêvent d'une société où le travail deviendrait superflu, et puis les autres qui pensent que ça inciterait les bénéficiaires à accepter plus facilement des jobs à temps partiel. Une grosse nuance qu'on retrouve évidemment dès qu'il est question de savoir comment financer le dispositif !

Combien coûterait l'instauration d'un revenu universel en France ?

504 milliards par an, selon les calculs de la fondation Jean Jaurès, classée à gauche, et co-pilote de la simulation menée en Gironde, si l'on créait un revenu universel de 750 euros par mois. La facture pour l'Etat grimperait à 675 milliards, avec un montant mensuel porté à 1000 euros.

Et même si ce revenu universel ne faisait que se substituer aux actuels minimas sociaux, comme l'a préconisé un rapport de Christophe Sirugue, le secrétaire d'Etat à l'Industrie, cela entrainerait quand même un surcoût, sachant que 35% des bénéficiaires potentiels du RSA n'en font pas aujourd'hui la demande.

Certains pays ont tenté l'expérience : bilan mitigé

Il y a eu de nombreuses expérimentations, pour l'essentiel au niveau local, au Canada, aux Etats Unis ou en Inde, mais le bilan semble mitigé.

Mais les regards se tournent surtout vers la Finlande, où le gouvernement doit verser à partir de début 2017 un revenu mensuel de 560 euros à 2 000 demandeurs d'emploi pendant 2 ans avant d'étendre éventuellement la mesure à l'ensemble de la population. L'objectif affiché n'a rien de philanthropique : il s'agit d'encourager une plus grande flexibilité du marché du travail, au bénéfice donc des entreprises.

 

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