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Le mot de l'éco. Transports publics : de grosses pertes financières liées à la crise sanitaire

Le grand rendez-vous annuel des acteurs du secteur, réunissant les collectivités locales et les opérateurs de bus ou de tramways, vient de s'achever à Toulouse, et le contexte reste morose. 

Article rédigé par franceinfo, Raphaël Ebenstein
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Situation financière tendue dans les transports publics en France, mais quelques lueurs d'espoir pour l'avenir. (Illustration) (CATHERINE DELAHAYE / STONE RF : GETTY IMAGES)

Le mot de l'Éco, cette semaine, c'est "transports publics". En clair, les transports du quotidien, pour les trajets domicile-travail ou domicile-école. Les acteurs du secteur, réunissant les collectivités locales et les opérateurs de bus ou de tramways, se sont retrouvés pour leur rendez-vous annuel à Toulouse et l'ambiance est à la morosité, sur fond de grosses pertes financières liées à la crise sanitaire.

franceinfo : Il y a même une crise ouverte depuis quelques jours entre le gouvernement et la région Île de France pour une question de gros sous ?

Raphaël Ebenstein : Pour 1,3 milliard d'euros, précisément ! C'est le montant qu'Île de France Mobilités, l'autorité organisatrice régionale des transports, réclame à l'Etat au titre de l'année 2021, afin de compenser les pertes de recettes voyageurs et celles du versement Mobilités, une taxe payée par les entreprises. Et faute de réponse, elle a décidé de suspendre ses payements à la RATP et à la SNCF, au risque que les deux opérateurs, avec qui elle est liée par contrat, n'aient plus d'argent nécessaire pour faire circuler les trains, métros, bus ou tramways.

Un scénario catastrophe qui ne devrait pas devenir réalité au final, mais qui illustre bien la tension au sein du secteur, déjà confronté à de lourdes pertes l'an passé. Une guerre des nerfs assez similaire avait d'ailleurs opposé les mêmes acteurs et l'Etat avait finalement accordé près d'1 milliard d'euros de subventions directes à Île de France Mobilités et près d'1,5 milliard supplémentaires en avance de trésorerie, remboursables sur 16 ans à taux zéro.   

La situation est-elle encore plus inquiétante que l'an passé ?  

Oui, en termes strictement financiers,  car les pertes se cumulent, et au total, on arrive à 4 milliards d'euros rien qu'en IDF ! Sans compter les réseaux de bus des différentes villes hors région parisienne, pour lesquels l'Etat avait peu ou prou apporté le même soutien l'an passé, mais qui ont connu les mêmes difficultés cette année et qui attendent aussi de l'aide, tout en déplorant que les mécanismes de compensation en France ne soient pas à la hauteur de ceux décidés en Allemagne ou aux Pays-Bas, par exemple.

Y a-t-il malgré tout quelques lueurs d'espoir pour l'avenir ?

Elles reposent sur un retour des voyageurs au même niveau qu'avant la crise sanitaire, un retour plus rapide que ce qui a pu être redouté ou modélisé. Le frémissement semble en tout cas perceptible depuis la rentrée. La RATP a ainsi retrouvé entre 75 et 83% de la fréquentation selon les modes de transports, métro, RER, tramway ou bus. C'est autour de 80% pour les Transilien de la SNCF, et les prévisions tournent autour de 90% l'an prochain.

De quoi parvenir sans doute à ne plus creuser les pertes, d'autant que de nombreux projets d'extension ou d'ouverture de lignes sont en voie d'achèvement et vont mécaniquement ramener des voyageurs supplémentaires. La RATP prévoit par exemple 18 nouvelles stations de métro d'ici deux ans et un accroissement du réseau de 10%.           

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