Les salaires ne devraient pas beaucoup augmenter en 2015
Dans le jargon économique, cela s'appelle une période de "modération salariale". Une jolie expression ampoulée, qui signifie qu'il n’y aura pas de miracles. En moyenne - la situation est bien sûr différente dans chaque entreprise - il faut s'attendre à des hausses de salaire d’environ 2 %. C'est moins que l'an dernier (autour de 2,5 %), et surtout moins qu'avant le début de la crise économique, en 2008. A l'époque on était à plus de 3 %.
De trois cabinets spécialisés (Deloitte, Aon Hewitt et Hay Group) qui interrogent chacun un panel d'entreprises, petites ou grandes. L'étude la plus pessimiste, c'est celle de Deloitte.
L'activité économique reste encore faible et le risque de se retrouver au chômage est élevé. Cela n'incite pas les entreprises à augmenter beaucoup les salaires. Il faut cependant relativiser et tenir compte de l'inflation. Prenons l'exemple de quelqu'un qui, en 2008, avait une hausse de salaire de 4 ou 5 % : cela faisait plaisir, c'était gratifiant. Mais comme en parallèle, l'inflation était forte, les prix augmentaient beaucoup, autour de 3 %. Le gain de pouvoir d'achat était limité. Aujourd'hui, au contraire, l'inflation est faible, quasi nulle : pas ou peu de hausse des prix, donc pas besoin d’énormément augmenter les salaires pour compenser le coût de la vie. C'est le raisonnement qui est souvent fait par les entreprises.
Il y a quand même un débat : la CGT pousse pour des hausses de salaire plus fortes
Le syndicat regarde les résultats financiers des entreprises du CAC 40. Ils sont bons. En 2014, les profits de ces sociétés ont progressé de plus de 35 % par rapport à l’année précédente. Conclusion de la CGT : si les bénéfices sont en forte croissance, les rémunérations aussi pourraient augmenter plus... Sauf qu'il ne faut pas oublier que la majorité des salariés du privé ne travaillent pas dans une entreprise du CAC 40, mais dans des PME.
Que donne la comparaison avec nos voisins européens ?
Le cabinet Aon Hewitt annonce des hausses de salaires moyennes d’environ 3 % en 2015 pour l’Allemagne et le Royaume-Uni. C'est donc plus qu'en France, mais attention à ne pas faire de comparaison trop hâtive : en Grande-Bretagne, c'est parce l'inflation est plus forte que les salaires augmentent plus. Et de l’autre côté du Rhin, il y a l'apparition très récente d'un salaire minimum, qui n'existait pas auparavant et qui fait mécaniquement remonter le niveau des rémunérations.
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