Rémunération des grands patrons : quel contrôle ?
Ce n'est bien sûr pas le patron lui-même qui fixe sa rémunération.
C'est le conseil d'administration de l'entreprise qui décide (on y trouve d’autres grands patrons, mais aussi des administrateurs indépendants ou des représentants des salariés). Il fixe donc l'ensemble de la rémunération des dirigeants, avec une tendance : la part de salaire fixe a diminué de moitié depuis une dizaine d’années. C'est aujourd'hui un quart en moyenne de ce que touchent les patrons. Alors que la part variable - bonus, actions - représente aujourd’hui près des trois quarts de la rémunération d'un dirigeant.
Mieux vaut parler de recommandations, plutôt que de contrôles. Il existe un code de bonne conduite, rédigé par deux organisations patronales, le Medef et l'Afep.Ce code fixe des règles de "moralité", par exemple plus de transparence sur les critères de rémunération. Ce code est régulièrement amélioré. Désormais, les actionnaires votent sur la rémunération des dirigeants. C'est le cas depuis l'an dernier. Mais ce vote n'est que consultatif. Il n’oblige à rien.
A chaque polémique, la tentation d'une loi ressurgit. Mais ça n’aboutit pas. François Hollande a encadré les salaires des patrons d'entreprises publiques : 450.000 euros par an, pas plus.
Pendant la campagne présidentielle, il s'était engagé à le faire aussi pour les entreprises privées. Ça n'a jamais vu le jour. D'abord, parce qu'il est très compliqué pour l'état de s'immiscer dans la vie des entreprises. Ensuite parce que le patronat a tout fait pour éviter une loi. En 2013, l'Afep et le Medef se sont engagés à muscler leur code de bonne conduite. C'est là qu'a été créé notamment ce Haut comité de gouvernement d'entreprise, gendarme des bonnes pratiques du patronat.
Les salaires des patrons français sont-ils vraiment excessifs ?
Ils ont beaucoup augmenté depuis les années 90. Les dirigeants du CAC 40 ont gagné 2, 2 millions euros l'an dernier, en moyenne. Si l'on en croit une étude du cabinet Proxinvest, nos dirigeants sont plutôt moins bien payés que les américains ou les britanniques, mais aussi les allemands ou les italiens.
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