Hollande et la jeunesse : où sont les promesses ?
"Le 6 mai, il a dit qu'il souhaitait être jugé sur la
justice et la jeunesse, mais dix mois après, on se pose toujours les mêmes
questions sur l'enseignement supérieur et la précarité des étudiants ",
confie Justine Boix, vice-présidente étudiante de l'université du Mirail pour
l'UNEF.
Visiblement déçue par la prestation de François Hollande, cette étudiante
en licence attend toujours que le gouvernement se décide à créer une allocation
d'études pourtant promise par François Hollande. Il s'agit de réformer le
système des bourses qui n'est pas suffisant.
Aujourd'hui, 33% des étudiants
sont boursiers et plus de la moitié travaillent. Mais, faute de crédits
suffisants, cette allocation est reportée à 2014 ou 2015. Guilhem Chevalier est
en licence, il vit encore chez ses parents mais l'année prochaine il sera à
Paris et il attend cette aide. "Quand je vois des amis qui ont deux
boulots en même temps pour s'en sortir, je me dis qu'il faudra revoir ce
système ", confie-t-il.
Pas assez d'investissements dans la recherche
Une université sur quatre est en difficulté financière selon
le ministère de l'enseignement supérieur. La ministre Geneviève Fioraso vient
bien de présenter un projet de loi pour améliorer la réussite des étudiants
notamment mais les jeunes ne voient pas vraiment le cap qui est donné.
Les
étudiants en doctorat par exemple qui ont fait de longues études ont besoin de
croire en l'avenir. "On a bien entendu que François Hollande faisait
confiance aux entreprises, on aimerait qu'il nous fasse aussi confiance ",
regrette Frédéric Marty, doctorant à l'université du Mirail.
Et les doctorants aimeraient bien que le gouvernement investisse
davantage dans la recherche. Fanny Lalleman est en thèse au Mirail, elle est
très en pointe sur les systèmes de traitement du langage par ordinateur, ce qui
peut être très utile pour améliorer les moteurs de recherche par exemple. Aujourd'hui
c'est l'entreprise Orange qui finance sa thèse.
Un start-up au cœur de l'université
Plus de la moitié des thèses ne
sont pas financées par l'Etat. Pour cette jeune doctorante, "il serait
dommage que les jeunes chercheurs continuent de s'expatrier ", il faut
donc que le président mise sur la recherche et l'innovation. Fanny Lalleman a
déjà été contactée pour aller travailler à l'étranger.
En tous cas, ces étudiants
se prennent en main. Au Mirail par exemple, une jeune chercheuse en langues est
en train de créer sa start-up au sein de l'université. Il s'agit de valoriser
des recherches très spécifiques en apprentissage des langues étrangères pour en
faire profiter les entreprises. Une start-up dans une université de sciences
humaines, toute une aventure...
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