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L'immunité parlementaire de Serge Dassault en question au Sénat

L'ancien maire de Corbeil-Essonne, le sénateur et milliardaire Serge Dassault, sera-t-il entendu par la justice? Le bureau du Sénat examine ce mercredi matin la demande de levée de son immunité parlementaire. Dans les dossiers des juges à Evry et à Paris, les pratiques électoralistes de Serge Dassaut et de son entourage à Corbeil-Essonne pour gagner des voix et des tentatives d'assassinats.
Article rédigé par franceinfo
Radio France
Publié Mis à jour
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Après le maire (UMP) de Corbeil-Essonnes et bras droit de
Serge Dassault, Jean-Pierre Bechter, et son directeur du service
jeunesse de la mairie, entendus tous deux puis relâchés mercredi dernier dans
le cadre d'une enquête sur une tentative d'homicide en février dernier à
Corbeil, les enquêteurs souhaitent la levée de l'immunité parlementaire du sénateur
pour poursuivre leurs investigations. La décision du bureau du Sénat doit être
prise ce matin.

Deux tentatives d'homicide?

A l'origine de cette dernière enquête criminelle instruite à
Evry, une tentative d'homicide qui remonte au mois de février dernier. Un homme de 32 ans est blessé de trois balles. Le
tireur a agi à visage découvert. Aujourd'hui en cavale, cet homme est très connu
à Corbeil-Essonne, particulièrement dans le quartier des Tarterêts où il est
considéré comme l'une des têtes de pont de Serge Dassault. En plus de cette
tentative d'homicide, les enquêteurs le soupçonnent d'avoir été l'une des
"tirelires" du sénateur dans la cité. Un homme par qui
transitait des dons d'argent, et dont le rôle était peut-être de convaincre de
nouveaux électeurs de voter pour le camp Dassault lors des différents scrutins.

Au
mois de janvier, Rachid, un autre "relais" de l'équipe Dassault au
Tarterêts est visé par balles. Fin février, il dénonce dans la presse un "système
mafieux
" dont il a été l'un des artisans au profit de réélection de
Jean-Pierre Bechter. Les affaires se ressemblent.

Une vidéo embarrassante

Enfin,
les enquêteurs souhaitent poser des questions à Serge Dassault sur cet
enregistrement vidéo clandestin embarrassant, versé récemment au dossier. La
DNIF, la division nationale des investigations financières disposerait en effet
de séquences qui montrent le sénateur en discussion avec d'autres hommes. Dans
l'une de ces vidéos, tournée le 10 novembre dernier, le milliardaire évoquerait,
selon ceux qui disent avoir vu le document, une somme de 1,7 millions d'euros
confiée au tireur, un homme actuellement recherché par la police.

 

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