Pour surveiller le bac, des détecteurs de portables
Jusqu'à présent, le ministère préférait rester discret : il n'a jamais communiqué sur ces détecteurs de portable. Mais en ce moment, c'est le branle-bas de combat, on sent même une certaine angoisse dans les rectorats, et les fameux détecteurs vont faire leur apparition dans certains centres... Même s'il n'est pas question de dire exactement où, comme pour les radars.
Cette année, le ministère veut être intraitable, et il espère repérer davantage de fraudeurs. L'an dernier, il y avait eu 250 sanctions pour fraude sur 409 suspicions. Sur 650.000 candidats, c'est infime. Dès lundi matin, les candidats auront en main une feuille précisant les règles et les sanctions : pas de portable, les téléphones doivent rester éteints et rangés dans le sac. En cas de fraude, les élèves risquent gros : cinq ans sans possibilité de passer un examen, y compris le permis de conduire et cinq ans sans possibilité d'inscription à la fac ou dans toute formation publique.
Toilettes et 3G
De leur côté, les enseignants se sentent démunis face à la fraude, Désormais, si la copie ressemble trop à un corrigé, les enseignants peuvent entamer une procédure pour fraude. Quant aux proviseurs, leur principal syndicat réclame toujours de brouiller les toilettes. Sans oublier les calculettes, parfois dotées d'une clé 3G. Pas sûr donc que les détecteurs de portable, dont le fonctionnement est bien secret, soient une arme suffisante...
Concernant la lutte contre les fuites, sur Internet notamment, c'est surtout la sécurité des imprimeries qui a été renforcée depuis un an, notamment à Aix-Marseille, d'où est parti l'incident de l'an dernier. Des appareils biométriques de contrôle d'identité ont été installés à l'entrée des coffres, là où sont conservés les sujets du bac. Les sous-traitants ont signé des contrats de confidentialité. Globalement, les personnes qui accèdent aux sujets du bac, moins de dix par académie, ont signé une charte de déontologie.
Pas de veille pour repérer les fuites sur Internet
À Paris, l'adresse de l'imprimerie reste toujours secrète et les visites sont de plus en plus difficiles. Si un journaliste de télévision demande par exemple à entrer dans l'imprimerie, c'est tout une affaire, les rotatives tournent avec de faux sujets et les vrais sujets sont écartés. Il n'y a même pas de caméra de vidéosurveillance dans les imprimeries pour éviter que les sujets ne soient filmés. En revanche, pas de veille organisée sur Internet pour repérer à temps les éventuelles rumeurs ou fuites de sujet. C'était l'un des engagements de l'ancien ministre Luc Chatel.
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