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Quel futur pour les emplois d'avenir ?

Au lendemain du premier anniversaire de son installation à l'Élysée, François Hollande tient aujourd'hui une conférence de presse, l'occasion de dresser le bilan de 365 jours à l'Elysée. L'une des mesures phares de son quinquennat : les emplois d'avenir.
Article rédigé par franceinfo
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C'était l'engagement n°34 de
François Hollande et le projet de loi a été définitivement adopté en octobre.
Les premiers contrats réservés aux jeunes les plus en difficulté de 16 à 25 ans
ont été signés il y a maintenant 6 mois.

Affiché sur le casier de Florian
Vitali à la gare de Vaires-Torcy en Seine-et-Marne, sa photo aux côtés de
François Hollande et quelques petits mots doux à base de "collabo" et
"pistonné". Des boutades qui font sourire le grand gaillard de 20
ans. Après un CAP de paysagiste non validé et des années de chômage, la mission
locale lui a proposé un emploi d'avenir à la SNCF. "C'est une chance,
ça a tout changé dans ma vie, maintenant je ne traine plus à la maison, j'ai un
travail",
confie Florian.

Les futurs
professeurs en tête
 

L'objectif de François Hollande
était d'atteindre 150.000 contrats signés fin 2014, dont les deux tiers cette
année mais pour l'instant on dépasse difficilement la barre des 20.000. D'après
certains économistes et élus, les critères strictes et le niveau de formation –
pas plus d'un CAP ou d'un BEP, jusqu'au BAC+3 pour les chômeurs de longue durée
qui habitent en zone urbaine sensible – freinent les embauches.

La catégorie qui, en revanche tire son
épingle du jeu : les profs. Les emplois d'avenir professeurs, ou EAP,
s'intègrent dans la réforme de la formation initiale de l'enseignement.
L'éducation nationale prévoit d'embaucher 18.000 EAP pour les deux ans à venir.
Ces jeunes en licence ou en master doivent simplement être boursiers, en
contrepartie ils s'engagent à passer le concours de professeur des écoles.

Agathe Martel passe 12h par semaine
au collège Parc aux Charettes de Pontoise aux côtés de sa tutrice. D'après
cette élève de 3è année de licence de langue étrangère appliquée : "Cela
me permet de voir comment fonctionne un établissement, comment une classe
s'organise alors que des futurs professeurs qui n'ont pas eu la chance de
connaître ce dispositif découvrent en arrivant."

Une première immersion qui rapporte
500€ à Agathe, en plus de sa bourse et qui a été extrêmement facile à mettre en
place si on en croit la directrice du collègue. 

Élargir au privé

L'autre idée du gouvernement pour accélérer
un peu la signature des contrats c'est donc d'élargir le dispositif au privé,
qui ne représente pour l'instant que 3% des contrats signés. Michel Sapin l'a
réaffirmé la semaine dernière. La patronne du Medef Laurence Parisot estime que
"ça accélérera le volume d'offres proposées. Du côté des entreprises,
cela peut satisfaire un certains nombre de besoin, je ne suis pas sûre que ce
soit non plus extraordinaire mais puisque le mécanisme ne fonctionne pas aussi
bien qu'espéré par le gouvernement, ouvrons-le le plus possible !"

Un élargissement qui ne change rien
aux critères : les mêmes que pour le public excepté que l'aide de l'état
ne s'élève qu'à 35%. En revanche, les préfets ont chacun listé des secteurs
d'activité qui n'étaient pas visés au départ mais dans lesquels ces emplois
d'avenirs seraient nécessaires. On trouve l'animation ou le tourisme en
Rhône-Alpes, la culture, les sports, le numérique ou l'environnement en Ile de
France ou encore la restauration en Bourgogne et Haute Normandie.

 

 

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