Quel plan B pour le bisphénol A ?
Les bonbonnes des fontaines à eau, celles que l'on trouve parfois dans les supermarchés, les bureaux, cherchent encore une solution pour remplacer le bisphénol A de leur plastique. "Malgré leur recherche, les minéraliers n'ont pas de solution satisfaisante. Les bonbonnes n'ont pas la même résistance au choc. Elles peuvent exploser si elles tombent par terre" , explique Michel Loubry, directeur europe de l'ouest de la filière Plastics Europe.
Le bisphénol A entre dans la composition d'un type de plastique : le polycarbonate. Considéré comme la rolls des plastiques - mais à peine 1,5% du marché mondial des contenants alimentaires. Ce n'est donc pas un problème de business pour le secteur. Ce qui inquiète les fabricants de bisphénol A c'est si ce dernier se retrouve interdit dans d'autres usages comme dans les produits médicaux.
Pour les contenants alimentaires, il faut donc aujourd'hui se résoudre à l'abandonner. D'autres plastiques que le polycarbonate existent, comme le copolyesther. Tupperware l'utilise déjà depuis trois ans et pas seulement pour la France mais aussi pour toute l'Europe, le Canada et les Etats-Unis.
A chaque conserve son vernis sans bisphénol A
Le bisphénol A entre dans la composition des vernis à l'intérieur des boites de conserve. Il était bien pratique puisqu'il fonctionnait avec tous les produits. Les professionnels de la conserve ont par exemple investi plus 10 millions d'euros notamment dans leur centre de recherche de Bourg en Bresse. Ils ont trouvé quatre familles de substituts. Un vrai casse tête pour la filière. "Un plat de cassoulet gras n'aura pas le même vernis que des tomates acides. Nous sommes en train de faire une batterie de tests pour trouver à chaque produit le vernis correspondant" , explique Vincent Truelle, directeur général de la Fédération des industriels des aliments en conserve.
Des investissements qui pourront servir aux industriels si tous les pays se mettent à interdire le bisphénol A comme la France. Mais pour l'instant Olivier Draulette, délégué général du syndicat des boites métalliques, voit plutôt les contraintes. "On nous a changés les règles du jeu, sans nous donner les nouvelles règles" , regrette-t-il. Qui dit à ces industriels que leurs substances chimiques de substitution ne seront pas un jour taxées d'être aussi des perturbateurs endocriniens ?
En voulant faire les choses très vite, certaines marques de biberons se sont vantées d'avoir remplacé le bisphénol A mais c'était par du bisphénol S, ce n'est pas très malin puisqu'il a la même propriété.
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