Vivre avec l'amiante dans la tour Montparnasse
5.000 personnes travaillent dans la tour Montparnasse, haute de 210 mètres. Un million de personnes visitent chaque année son 56ème étage, celui qui est panoramique. 300 propriétaires se partagent la gestion du bâtiment.
Comment font-ils aujourd'hui pour vivre avec l'amiante, alors que le Conseil régional a annoncé la semaine dernière qu'il déménageait ses services de la tour ?
L'amiante au quotidien
En effet, cela fait maintenant huit ans que l'amiante colle au quotidien de la tour Montparnasse.
Comme beaucoup d'autres lieux en France, le bâtiment, qui date de 1973, a été construit avec un matériau cancérigène contenu dans l'enduit de plâtre.
Les travaux de désamiantage ont été lancés en 2006 mais ils ont été stoppés cet été par la préfecture de Paris. Le problème vient d'une série de dépassement des seuils d'alerte imposés à la tour Montparnasse, au moins
72 entre 2009 et l'été dernier.
Les premiers éléments d'une expertise demandée par le préfet ont été rendus publics.
Elles mettent en cause les travaux. Le chantier du désamiantage reste bloqué jusqu'à ce que les préconisations de l'expert soient prises en compte par les responsables de la tour.
Les locataires ont l'impression de s'être fait avoir
Conséquence : la côte de confiance chute autours du bâtiment.
Au 40ème étage, alors que la préfecture tirait le signal d'alarme, 600 étudiants s'installaient dans les locaux loués par l'école d'informatique Supinfo. Même s'il a obtenu un rabais sur le loyer, le PDG de Paris International Campus Olivier Comes, a aujourd'hui le sentiment de s'être fait avoir.
Autre ombre sur la façade de la tour Montparnasse, une information judicaire a été ouverte en octobre dernier pour "mise en danger de la vie d'autrui ".
"Préjudice d'anxiété "
Trente employés attaquent également devant le tribunal des prud'hommes pour "préjudice d'anxiété ".
Parmi eux, un ouvrier qui est payé par la copropriété. Il veut rester anonyme. Il affirme, à France Info, que le local des hommes à tout faire au niveau moins six, n'a pas été désamianté alors que l'humidité attaque certaines parties. Il a le sentiment que sa sécurité a été bradée dans l'affaire.
Cette affaire n'empêche pas la grande majorité des salariés de venir travailler dans la tour.
Mais elle a renforcé la conviction d'un petit groupe d'anciens qui se bat pour plus de transparence. La question centrale est de savoir si la tour peut être véritablement désamiantée. En toute sécurité, par tranches comme c'est le cas depuis 2006, sans évacuation. Jean Paul Lopez, syndicaliste CGT, qui a participé à la construction et à l'entretien de la tour, a la conviction que les propriétaires travestissent les choses.
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