Le rendez-vous du particulier. Comment remplir la déclaration d’impôts sur les revenus 2018 ?
Attention aux pièges de la déclaration d'impôts sur les revenus 2018. Les revenus exceptionnels doivent être déclarés à part, et c'est à vous de les calculer. Le prélèvement à la source, instauré depuis janvier dernier, ne dispense pas de cette déclaration.
16, 21, 28 et 4, ce ne sont pas les chiffres du Loto mais les dates limites pour rendre votre déclaration d’impôts sur le revenu pour l’année 2018 ! 16 mai pour la version papier, les 21, 28 mai ou 4 juin pour la version en ligne, en fonction de votre département de résidence.
Le gouvernement avait parlé d’une "année blanche" en 2018 avec le passage de l’impôt à la source. C’est vrai, mais en réalité, pas tout à fait. Nathalie Cheysson Kaplan a enquêté pour le mensuel Le Particulier. Elle a examiné à la loupe le formulaire de déclaration.
franceinfo : Pourquoi déclarer mes revenus 2018 puisque les impôts sont déjà prélevés sur mon salaire depuis janvier ?
Nathalie Cheysson Kaplan : Vous devez le faire pour trois raisons.
- D’abord cette déclaration va permettre à l’administration fiscale d’actualiser le taux de prélèvement qui vous est appliqué depuis le 1er janvier et qui a été calculé sur la base de vos revenus de 2017, et ce taux n’est valable que jusqu’en septembre 2019, septembre prochain donc.
- Ensuite, pour calculer le montant de vos crédits et réductions d’impôts auxquels vous avez le droit au titre de l’année 2018.
- Et surtout pour calculer l’impôt qui reste dû sur vos revenus exceptionnels.
2018 en fait, n’est pas vraiment une année blanche, fiscalement parlant ?
2018 est plutôt une année grise. Grâce à un tour de passe-passe, l’impôt dû sur vos revenus courants, c’est-à-dire sur vos salaires, vos pensions de retraite, va être effacé grâce à un crédit d’impôt spécifique. Mais ce crédit d’impôt ne va pas couvrir vos revenus exceptionnels pour lesquels vous devrez payer l’impôt correspondant en septembre prochain.
Tous vos revenus en fait sont pré-imprimés, et le montant imprimé tient compte à la fois de vos revenus courants et de vos revenus exceptionnels, et vous, vous devez identifier la part qui correspond à des revenus exceptionnels, si vous êtes un salarié.
Quels sont ces revenus exceptionnels ?
Alors pour un salarié, ils sont définis par le fisc. Il y a une liste très précise. Ce sont par exemple les indemnités de départ en retraite, ou la fraction imposable des indemnités de licenciement ou de rupture conventionnelle. Ou encore la participation ou l’intéressement si vous avez demandé à les percevoir immédiatement. Il y a aussi la monétisation des jours épargnés sur un CET mais au-delà de 10 jours seulement.
Et ces sommes sont déjà comprises dans le salaire pré-imprimé dans votre déclaration de revenus mais rien ne permet au fisc de les distinguer de vos revenus courants. Vous devez donc sur ces revenus exceptionnels les déclarer à part, faire la somme du net imposable, et déclarer cette somme dans une case spécifique, ce sont les cases 1AX à 1 DX.
Pour les indépendants ou les dirigeants d’entreprises, à quoi correspondent ces revenus exceptionnels ?
Là, c’est un peu plus compliqué. Le fisc va comparer votre bénéfice ou votre rémunération de 2018 avec votre bénéfice ou votre rémunération des trois années précédentes. Et si en 2018, vous avez gagné plus qu’en 2017, 2016 ou 2015, alors, le surplus, par rapport à l’année où vous avez gagné le plus, sera considéré comme un revenu exceptionnel, sur lequel vous devrez payer des impôts en septembre.
Mais vous pourrez réclamer, si vous arrivez à prouver que la hausse de votre bénéfice est liée à un surcroît d’activité par exemple.
Si j’ai des enfants majeurs à charge, ai-je intérêt à les rattacher à mon foyer fiscal ou à déduire une pension ?
Quel que soit le choix que vous allez faire, cela n’aura pas de réelle incidence sur l’impôt à payer puisqu’il va être effacé. Mais déduire une pension vous permettra de faire baisser le taux de votre prélèvement qui s’appliquera à partir du mois de septembre prochain.
Si vous choisissez de rattacher votre enfant majeur à votre foyer fiscal, cela vous permettra aussi de faire baisser ce taux mais cela aura aussi un impact sur votre taxe d’habitation et votre enfant sera couvert par vos assurances comme celles liées à la carte bancaire. Faites vos calculs et à vous de choisir.
Vous pouvez consulter ce dossier dans le mensuel Le Particulier.
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