Le rendez-vous du Particulier. Le mécénat de compétences
Consacrer du temps pour une association sur ses heures de travail. Cela s'appelle le mécénat de compétences. Avec ce système, tout le monde en sort gagnant : le salarié et l'entreprise.
Le mécénat de compétences permet de consacrer du temps pour une association tout en étant salarié, donc en prenant ce temps sur ses heures de travail. Anne Dayraut a signé un article sur ce sujet dans le mensuel Le Particulier.
franceinfo : En quoi ça consiste, qui peut se lancer ?
Anne Dayraut : Le mécénat de compétences consiste à mettre des salariés volontaires à la disposition d’associations, sur leur temps de travail. Concrètement, un salarié va réaliser une mission de quelques jours, voire quelques mois, dans une association. Tout salarié, et même tout stagiaire, peut bénéficier de ce système dès lors qu’il obtient l’accord de son supérieur hiérarchique.
Qu’est-ce que ça m’apporte ?
Rien au niveau financier. Mais beaucoup personnellement ! De la reconnaissance, de l’épanouissement. Les salariés en mécénat de compétences disent retrouver du sens à leur travail et donc de la motivation. En effet, tous les salariés engagés en mécénat de compétences que nous avons pu rencontrer sont unanimes pour dire que cette expérience a été très riche, et la plupart souhaitent poursuivre leur engagement au sein de l’association à l’issue de leur mission.
Et qu'est-ce que ça apporte aux autres, mon employeur, l’organisme choisi ?
Les employeurs qui acceptent le principe du mécénat de compétences l’utilisent comme un outil de management. Historiquement, le mécénat de compétences concernait des seniors à l’approche de la retraite, et permettait aux employeurs de gérer les fins de carrière en souplesse.
Depuis peu, le mécénat de compétences est proposé aux salariés plus jeunes. Outre un avantage fiscal, les entreprises profitent de l’occasion pour créer de nouveaux partenariats et motiver les salariés.
Pour les associations, l’intérêt est réel : elles bénéficient gracieusement des services de personnes qualifiées, sur un temps de travail déterminé.
Une fois qu’on a décidé de se lancer, comment bien choisir son association et sa mission ?
Le choix de l’association et du projet est primordial. Le salarié doit être motivé par la mission proposée et en accord avec l’objet de l’association. C’est un projet à mûrir, en rencontrant des associations qui proposent des missions. On peut imaginer une mission correspondant à son activité professionnelle ou, au contraire, préférer une mission dans un domaine pour lequel on a une appétence particulière, à condition d’en avoir les compétences.
Comment ça se passe pour mon salaire ?
Le salarié en mécénat de compétences reste salarié de son entreprise et conserve toutes les prérogatives de ce statut : salaire, mutuelle, prévoyance, accès aux avantages du comité d’entreprise, intéressement et participation. Mais des aménagements du contrat de travail sont possibles, et notamment une diminution de la durée de travail qui entraînera mécaniquement une perte de salaire.
Généralement, ceux qui se lancent reviennent-ils contents de l’expérience ?
Les désillusions sont rares et lorsque cela arrive, le salarié peut trouver une autre mission, plus en adéquation avec ses désirs ou réintégrer son entreprise. On peut dire que si le mécénat de compétences n’est pas une formule magique pour réenchanter le monde du travail, il contribue grandement à lui redonner du sens. Le mécénat de compétences, une enquête signée Anne Dayraut à retrouver dans le mensuel Le Particulier.
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