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Les véhicules électriques sont-ils vraiment moins polluants que les thermiques ? Est-ce que regarder Netflix est plus polluant que rouler en voiture ? Le Vrai du Faux Junior

Deuxième épisode du Vrai du Faux Junior consacré à l'avenir de notre planète.

Article rédigé par franceinfo - Antoine Deiana
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 4min
Une voiture électrique en charge sur le parking d'une station-service (MATHIEU THOMASSET / HANS LUCAS)

Les véhicules électriques sont-ils vraiment moins polluants qu'un modèle similaire qui roule à l'essence ? Est-ce que regarder 30 minutes de streaming sur Netflix équivaut à rouler plus de 6 kilomètres en voiture ? Les élèves du collège Jules Ferry, à Sainte-Geneviève-des-Bois dans l’Essonne nous interrogent et nous leur répondons avec Etienne Monin, grand reporter et spécialiste sur les questions de climat et d’environnement à franceinfo.

La voiture électrique est vraiment moins polluante... quand elle est petite et légère

Laly et Kenza se demandent s'il est vrai "que les voitures électriques sont si écologiques" et si "elles sont vraiment beaucoup moins polluantes que les véhicules thermiques" ?

Selon Etienne Monin, c'est "globalement vrai". On observe, selon le journaliste environnement de franceinfo, qu'en France "les émissions de gaz à effet de serre sont majoritairement émises par la circulation des voitures thermiques qui représentent 30% des émissions."

Pour autant, Etienne Monin rappelle que la voiture électrique n'est pas "l'outil miracle contre les émissions de gaz à effet de serre". Pour savoir qui est plus polluant entre la voiture électrique et thermique, il faut regarder ce qu'elles émettent sur l'ensemble de leur vie, donc "de sa naissance à sa mort". Le cabinet "Carbone 4" calcule les émissions de gaz à effet de serre en France et révèle que "la construction, notamment de la batterie, d'une voiture électrique émet plus de CO2 que pour une voiture thermique." Néanmoins Etienne Monin précise que ce rapport s'inverse lorsque "la voiture électrique roule plus 30 à 40 000 kilomètres, là elle devient moins émettrice que la voiture thermique."

L'autre élément à prendre en compte pour calculer la pollution générée par les véhicules électriques et thermiques, c'est le poids. Etienne Monin explique que "plus la voiture est lourde, plus elle pollue". Le spécialiste environnement de franceinfo précise que "les voitures électriques peuvent être deux à trois fois plus émettrices de pollution en fonction de leur poids." Mercredi 12 octobre, l'Agence de la transition écologique (ADEME), a publié un rapport qui révèle que le poids et la taille des batteries de voitures électriques doivent rester raisonnables pour que ces véhicules soient réellement moins polluants. A noter enfin, qu'en juin dernier, les 27 Etats membres de l'Union européenne ont approuvé un projet de la commission européenne qui vise à réduire à zéro les émissions de CO2 des voitures neuves en Europe à partir de 2035. Autrement dit, ils ont dit "oui" à l'arrêt des ventes de véhicules thermiques au profit des véhicules électriques.

La pollution générée par le numérique pourrait augmenter de 60% d'ici 2040

Thibaud demande si c'est vrai "que regarder Netflix est plus polluant que rouler en voiture et est-ce vrai que regarder 30 minutes de streaming via Netflix équivaut à rouler plus de six kilomètres en voiture ?"

Pour calculer cela, Etienne Monin a utilisé le calculateur de l'ADEME qui calcule par exemple la consommation d'énergie de votre voiture. Selon cet outil, "six kilomètres en voiture représentent en moyenne un kilo de CO2." De son côté Netflix a fait calculer les effets du streaming sur sa plateforme et a communiqué "qu'une heure de streaming représentait 100 grammes de CO2." Donc selon les calculs d'Etienne Monin "30 minutes de streaming, représentent 300 mètres en voitures et non six kilomètres."

Néanmoins il faut savoir qu'en 2020, le Sénat a publié un rapport sur les émissions de gaz à effet de serre générées par le numérique qui pourraient augmenter de 60% d'ici 2040 si rien n'était fait pour en réduire l'empreinte. Etienne Monin explique que cette pollution numérique se matérialise d'abord par la "consommation d'électricité, lorsqu'elle n'est pas décarbonée, c'est-à-dire quand elle est produite au charbon par exemple, ça émet du CO2." Ensuite il y a "l'utilisation de la bande passante" explique le spécialiste environnement de francinfo, "lorsqu'on fait beaucoup de streaming, cela peut créer un embouteillage sur la bande passante et ça nous oblige à la faire gonfler et donc à consommer toujours plus de nouveaux matériaux." Enfin il y a la pollution générée par la "construction des terminaux, comme les télévisions ou encore les écrans d'ordinateurs qui ont une très grosse empreinte carbone", précise Etienne Monin.

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