Bruno Le Maire a-t-il écrit "des livres érotiques chez Harlequin" ?

Depuis plusieurs jours des extraits du dernier roman de Bruno Le Maire, Fugue américaine, tournent beaucoup sur les réseaux sociaux. Ce n'est pas l'histoire, celle de deux frères qui vont à Cuba voir un concert, qui retient l'attention, mais un passage érotique où une femme fait des avances sexuelles avec des détails très explicites. Cet extrait du roman écrit par le ministre de l'Economie est largement commenté sur Internet, mais aussi par la classe politique. Par exemple, Francois Ruffin, député insoumis, croit même savoir que ce n'est pas une première pour Bruno Le Maire : "Il lui est arrivé par ailleurs d'écrire des livres érotiques chez Harlequin ! Avant de venir, je lis sa page Wikipedia à Bruno Le Maire, quand même !"

"Un job étudiant" 

C'est vrai, Bruno Le Maire a bien écrit pour la collection Harlequin qui publie des livres à l'eau de rose et qui sont parfois érotiques. Inutile d'aller chercher sur internet son ouvrage, il n'écrivait pas à l'époque sous son propre nom, mais sous le pseudonyme de Duc William. Bruno Le Maire était alors étudiant et il s'agissait d'un "petit job". C'est ce qu'il a expliqué il y a quelques années à la revue Charles : "Certains étudiants sont pompiste ou serveur, moi j'ai écrit un Harlequin", disait-il en évoquant l'histoire d’un médecin marié qui résiste à sa passion pour une autre femme. 

Plus tard dans sa carrière, sous sa plume et avec son nom, il a écrit d'autres romans avec quelques passages érotiques. Par exemple en 2004, il publie Le Ministre, où il romance sa mission de conseiller auprès de Dominique de Villepin, alors ministre des Affaires étrangères. Et si, dans ce récit, il raconte les coulisses du quai d'Orsay, il décrit aussi un ébat amoureux avec son épouse lors d'un séjour à Venise, en Italie. Cet extrait, déjà à l'époque, avait fait parler. 

De nombreux précédents dans la classe politique

Ceci dit, Bruno Le Maire n'est pas le seul à écrire des romans avec des scènes intimes. Rien qu'au gouvernement, il y a aussi Marlène Schiappa. La secrétaire d'Etat chargée de l'Économie sociale et solidaire et de la Vie associative, sous le pseudonyme de Marie Minelli, a publié plusieurs livres avec des titres assez suggestifs comme Sexe, mensonges et banlieue chaude ou Les filles bien n'avalent pas. 

Et si on va encore plus haut dans la hiérarchie de l'Etat, on peut rajouter Valéry Giscard d'Estaing.
L'ancien président a publié, après son mandat, deux romans qui contenaient des scènes érotiques, notamment un, La Princesse et le Président, qui racontait l'histoire d'amour entre un président français et une princesse britannique. A l'époque, tout le monde avait pensé à la princesse Diana.