Est-ce que le nombre d'accidents de chasse "a été divisé par quatre", comme le dit Willy Schraen ?
Le président de la Fédération nationale des chasseurs dit vrai si on regarde uniquement les accidents mortels. Si on prend l'exemple des accidents, c'est bien moins.
Alors que le gouvernement veut instaurer un délit d'alcoolémie pour les chasseurs, comme pour les automobilistes, avec une limite à 0,5 gramme d'alcool par litre de sang, Willy Schraen, le président de la Fédération nationale des chasseurs y est favorable. Cela permettra de sortir de la caricature que l'on fait, selon lui, des chasseurs : "Vous savez, avec 30 millions de journées de chasse tous les ans pour trois à quatre accidents liés à l'alcool, je pense que les chasseurs ont choisi depuis longtemps. Il y a bien longtemps qu'il n'y a plus d'alcool chez nous, ou très peu, ou de façon exceptionnelle. On s'autorégule. D'ailleurs, vous avez bien vu qu'on a divisé par quatre, par nous-mêmes, sans aucune loi, le nombre des accidents", a-t-il dit mardi 25 octobre sur franceinfo. La cellule Vrai du faux a vérifié cette affirmation.
9% des accidents liés à l'alcool
Commençons par l'alcool. Evidemment, le nombre d'accident est variable d'une année à l'autre, mais l'Office français de la biodiversité (OFB), a recensé depuis une vingtaine d'années l'ensemble des accidents. Il y en a eu un peu plus de 2 500 et sur ce total, 9% sont liés à l'alcool ou aux stupéfiants. Cela fait en moyenne un peu plus d'une dizaine d'accidents par an.
On est donc loin de la caricature mais "la proportion n'est pas négligeable" , selon un récent rapport d'information du Sénat. D'autant que les dépistages d'alcoolémie ne sont pas systématiquement réalisés lorsqu'il s'agit d'accident sans grande gravité.
Le nombre d'accidents en baisse depuis 20 ans
Concernant le nombre d'accidents "divisé par quatre", c'est vrai, mais si on prend uniquement les accidents mortels. Il y en a eu huit l'an dernier. En revanche, si on prend l'ensemble des accidents, la baisse est beaucoup moins spectaculaire. Ils ont été plutôt divisés par deux : 90 l'an dernier contre 180 il y a une vingtaine d'années.
Et ce n'est pas simplement parce que les chasseurs se sont autorégulés, comme le dit Willy Schraen. "L'un des facteurs importants" qui explique la baisse du nombre d'accident selon le rapport du sénat, c'est parce que la loi est plus stricte depuis quelques années. Par exemple depuis 2014, toute faute à l'examen du permis de chasse est éliminatoire. Depuis 2019 les chasseurs sont obligés de porter un gilet fluorescent lors des battues, ils ont aussi une formation obligatoire tous les dix ans pour assurer la remise à niveau sur les règles élémentaires de sécurité.
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