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Eva Joly dit-elle vrai sur Tony Blair et Gerhard Schröder ?

Alors que Manuel Valls est parfois comparé aux anciens dirigeants britannique et allemand, l'écologiste Eva Joly critique les deux hommes. Elle affirme  que "Schröder plaide pour Poutine et est l'avocat de Gazprom. Tony Blair est l'avocat du Kazakhstan et des dictateurs, qui gère sa fortune à partir des paradis fiscaux et qui ne paie pas d'impôt pour ainsi dire". Vrai ou faux ? Réponse ici.
Article rédigé par Gérald Roux
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
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Globalement Vrai

Tony Blair et Gerhard Schröder conseillent des régimes sans trop regarder la morale.

Big money with Tony !

A ce jeu, le plus fort des deux est clairement Tony Blair, 60 ans, Premier ministre de la Grande-Bretagne entre 1997 et 2007, il fait maintenant fructifier son carnet d'adresse. 
 
Tony Blair est consultant pour le Kazakhstan pour 10 millions d'euros par an. Il donne des conseils économiques et politiques. Mais la priorité, c'est d'améliorer l'image du Kazakhstan. Car cette ancienne république soviétique riche et pétrole est en revanche pauvre en démocratie.

Nombreux clients 

Tony Blair est-il pour autant "l'avocat des dictateurs ", comme l'affirme Eva Joly ? C'est un peu exagéré. En revanche, on peut dire qu'il conseille des pays qui ne sont pas à la pointe de la tradition démocratique. L'Albanie, la Mongolie, le Koweït, Dubaï, ou Abou  Dhabi.  

Et cela rapporte. Par exemple, en 2012, il a engrangé plus d'un million de livres d'honoraires pour trois heures de travail. Il a servi d'intermédiaire entre le Qatar et une entreprise suisse de négoce des matières premières. Sans oublier que Tony Blair est aussi le conseiller de la banque d'affaire américaine JP Morgan pour 2,5 millions de livres par an.   

Gros revenus, petits impôts 

En ce qui concernes les impôts, il en paie peu, d'après le Daily Telegraph, journal britannique conservateur qui apprécie peu l'ancien Premier ministre travailliste. D'après le journal, en 2011, sur un revenu de 12 millions de livres, les multiples sociétés de Tony Blair n'auraient payé que 315.000 livres d'impôts. En revanche, pas de preuve d'installation dans un paradis fiscal.

Ça gaze pour Gerhard   

Gerhard Schröder a quitté le pouvoir en octobre 2005 et dès  2006, il est engagé par le géant gazier russe Gazprom pour  diriger le consortium qui gère le gazoduc entre Russie et Allemagne. Problème, juste avant de perdre les élections, en septembre 2005, il avait signé dans la précipitation le contrat pour la construction du gazoduc. Son job chez Gazprom lui rapporterait un revenu de 250.000 euros par an.   

Gerhard et Vladimir

Schröder et Poutine sont très amis. Le président russe est venu à l'anniversaire de l'allemand, chez lui à Hanovre. Il a amené un chœur russe avec lui et ils ont chanté des chants de Noël avec les enfants. Il plaide en faveur de la politique de son ami russe et les Allemands en sont souvent choqués. 

Gerhard Schröder est aussi au conseil d'administration d'un groupe pétrolier russo-britannique. Il conseille la Banque Rothschild. Et quand il donne une conférence, c'est 100.000 euros. Une paille, quand on sait que Tony Blair prend 300.000.

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