Indemnisation chômage : la France est-elle l’un des pays les plus "généreux" d’Europe ?
La ministre du Travail Muriel Pénicaud le soutient, malgré la réforme qui durcit les conditions d’obtention des indemnités
La réforme de l’assurance chômage qui entre en vigueur le 1er novembre oblige désormais à travailler six mois sur les derniers 24 mois pour toucher une indemnité chômage. C’est la mesure la plus critiquée, notamment par Laurent Berger, le patron de la CFDT. Malgré tout, la ministre du Travail Muriel Pénicaud a affirmé jeudi 31 octobre sur LCI que la France gardait l’un des systèmes "parmi les plus généreux d'Europe". C’est plutôt vrai et la cellule le Vrai du Faux vous explique pourquoi.
L’ancien système était (presque) le plus généreux
Jusqu’au 31 octobre 2019, il fallait avoir travaillé quatre mois sur les 28 derniers mois pour toucher le chômage. Il n'y avait qu'un pays plus généreux que la France sur ce critère, l'Italie avec juste l'obligation d'avoir travaillé trois mois sur quatre ans pour être indemnisé. Depuis le 1er novembre 2019, la France est plus sélective et rejoint un groupe de pays européen qui se situent dans une moyenne relativement généreuse au regard de l’ensemble des pays, selon les documents comparatifs de l'Unedic.
Six mois de cotisation pour toucher le chômage
Ces pays sont ceux qui exigent six mois de cotisation minimum pour déclencher l’indemnisation. Parmi eux, la Suède, les Pays-Bas et la Finlande, avec toutefois des variantes. Ainsi, les Suédois sont les plus exigeants puisque les six mois doivent être travaillés sur une année, alors qu'aux Pays-Bas, les six mois peuvent être cotisés sur une plus longue période, de trois ans. La France se situe donc au milieu du groupe.
Un an de travail pour être indemnisé
Ensuite, il existe des pays aux conditions d’obtention plus drastiques. En Allemagne, au Portugal et en Suisse, il faut avoir travaillé au moins un an au cours des deux dernières années pour toucher le chômage. En Espagne, il faut aussi avoir travaillé un an, mais sur six ans, ce qui change la donne.
Enfin, parmi les Européens les plus avares, on trouve le cas de la Belgique où il faut cotiser encore plus longtemps pour toucher le chômage. Avec trois traitements différents selon l'âge. Pour les personnes qui ont la quarantaine par exemple, il leur faudra avoir travaillé un peu plus de 15 mois au cours des 33 mois précédents pour obtenir une indemnisation.
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