Jean-Claude Gaudin dit-il vrai sur le chômage à Marseille ?
Plutôt vrai...
... Même si en la matière, il est impossible de trouver des chiffres officiels qui permettraient de faire une comparaison entre 1995 et 2013.
Déjà parce que les modes de calculs ont changé. Et ensuite car l'Insee ne possède pas de chiffres sur la seule ville de Marseille pour donner le taux de chômage au sens du BIT, le Bureau international du travail. L'Insee travaille sur la zone d'emploi Marseille-Aubagne dans laquelle Marseille pèse deux tiers.
En 1999, chiffres disponibles les plus anciens sur Marseille-Aubagne, le taux de chômage était monté à 17,8%, selon l'Insee. Quatre ans avant, en 1995, quand Jean-Claude Gaudin est élu maire, ce taux pouvait-il être de 21% comme, l'affirme le maire de Marseille ? "C'est vraisemblable" , répond Philippe Langevin, maître de conférence à l'Université d'Aix Marseille, spécialiste de l'économie de la région PACA avant d'ajouter que "dans les années 90-95, on avait une situation économique très difficile, et un taux de chômage très élevé, aux alentours de 20%".
Baisse... et hausse
Ensuite, le taux de chômage a baissé dans les années 2000 grâce à l'embellie nationale pour tomber aux alentours de 10 points début 2008, juste avant la crise. Après, la crise est là et le chôage remonte pour atteindre 13,2% fin 2012. C'est un peu plus que ce qu'affirme Jean-Claude Gaudin. 13,2% de taux de chômage sur Marseille-Aubagne, c'est bien supérieur à la moyenne nationale (10,4%). Car ce territoire a des fragilités.
Philippe Langevin explique que "le principal point faible, c'est que nous avons une économie en mouvement, mais pour laquelle les créations d'emplois ne bénéficient pas aux demandeurs d'emplois. Les créations d'emplois bénéficient à des migrants qui viennent d'autres territoires, qui sont des personnalités qualifiées, qui sont des actifs, plutôt jeunes. Le taux de chômage de longue durée atteint des populations seniors qui sont très peu diplômées. Nous sommes la ville de France où le taux de diplômés est le plus faible. Des jeunes aussi car nous avons des populations jeunes qui quittent la scolarité de façon précoce, qui n'ont pas la formation, la qualification".
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