Cet article date de plus d'onze ans.

José Bové dit-il vrai sur l'absentéisme de Mélenchon ?

Celui qui appelle à "un grand coup de balai" dans la classe politique serait-il lui-même l'un des plus mauvais élèves du Parlement européen ? Jean-Luc Mélenchon est l'un des eurodéputés qui sèchent le plus les séances du Parlement de Strasbourg, selon José Bové. Vrai ou faux ?
Article rédigé par franceinfo
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Franceinfo (Franceinfo)

Vrai.

L'indicateur qui le montre est le
pourcentage de votes auxquels Jean-Luc Mélenchon a participé — car le vote par
procuration n'est pas autorisé. Le leader du Front de gauche était présent pour
61 % des votes
, selon les statistiques de VoteWatch (un indicateur créé par l'organisme European Policy Center), ce qui le place au
rang 731 sur 754 députés.
Un bien mauvais point, c'est vrai, mais ce n'est pas
l'indicateur le plus révélateur de l'activité ou du poids d'un eurodéputé : on
va le voir un peu plus loin.

Cela dit, y a-r-il encore plus
mauvais élève que Mélenchon ? Oui : Jean-Marie Le Pen (734e), Eva Joly (738e) ou encore
Harlem Désir, le patron du PS (740e).

Dans le Top 100 de l'absentéisme des eurodéputés, on trouve douze Français, alors
qu'on n'en dénombre que cinq dans le Top 100 des plus assidus. Notons que sur ces
cinq meilleurs élèves, quatre ne cumulent pas d'autre mandat, à la différence de près de la moitié des eurodéputés français.

Comment peser à Strasbourg ?

Difficile de peser à Strasbourg
quand on n'y est pas. Mais ce n'est pas parce qu'on y est qu'on y pèse
forcément.
En réalité, pour jouer un rôle, il faut réussir à décrocher la
rédaction de rapports. Idéalement de rapports législatifs (ceux qui vont faire
évoluer la loi européenne) et dans des commissions qui relèvent de la
compétence de l'Union : budget, emploi-affaires sociale, agriculture, par
exemple.

En quatre années, combien de rapports Jean-Luc Mélenchon a-t-il portés ? Zéro.
José Bové : cinq.

Autre moyen de prendre de la
stature à Strasbourg : décrocher une présidence ou une vice-présidence de
commission, comme Alain Lamassoure, Eva Joly ou encore José Bové. Car ce sont ces
personnalités qui vont ensuite attribuer la cinquantaine de rapports
législatifs produits chaque année.

Et dans ce mode de fonctionnement,
les grands partis politiques — droite, gauche et dans une moindre mesure,
centre et Verts — vont s'attribuer les rapports les plus importants.

Quand on représente un plus petit groupe, comme l'extrême-gauche ou l'extrême-droite, l'on peut se permettre quelques éclats de voix à la tribune pour le journal de 20 heures, mais l'on ne peut guère
peser sur la politique européenne qui se joue surtout en coulisses.

A lire aussi : Rapport de la Fondation Robert Schuman sur la présence des Français au sein des institutions européennes

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.