"La loi El Khomri instaure la liberté religieuse en entreprise" ?
Après les critiques de la gauche, c'est un nouvel angle d'attaque contre le projet de loi Travail. Il vient cette fois de la droite, très remontée contre l'article 6 du texte présenté hier en Conseil des ministres.
La liberté du salarié de manifester ses convictions, y compris religieuses, ne
peut connaître de restrictions que si elles sont justifiées par l’exercice d’autres libertés et droits
fondamentaux ou par les nécessités du bon fonctionnement de l’entreprise et si elles sont
proportionnées au but recherché.
D'après le député Les Républicains Eric Ciotti, ce texte "fait de la liberté religieuse la règle dans l'entreprise, c'est une folie ! Ca veut dire qu'on va pouvoir avoir demain des revendications religieuses en entreprises, des salles de prières".
Eric Ciotti dénonce en fait ce qui existe déjà dans la législation actuelle
Si le principe de neutralité prime dans les entreprises publiques, c'est la liberté de conviction qui est privilégiée dans les entreprises privées. Ce qui ne veut pas dire qu'un salarié peut tout faire sur son lieu de travail... comme on l'avait déjà expliqué à deux reprises dans le Vrai du faux.
►►►Signes religieux : "interdits dans le public mais tout est permis dans le privé" ?
►►► "Le code du travail ne permet pas de lutter contre la radicalisation" ?
L'Observatoire de la laïcité liste plusieurs motifs d'interdiction de signes religieux dans le secteur privé : contradiction avec l'image de l'entreprise, raison d'hygiène ou de sécurité. Par exemple : un sikh ne pourra pas refuser de porter un casque de protection sur un chantier parce qu'il souhaite conserver son turban. Plus largement, l'appartenance religieuse ne peut pas être opposable à la mission pour laquelle un salarié a été embauché.
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