La qualité des médailles des Jeux olympiques de Paris 2024 laisse-t-elle vraiment à désirer, comme l'affirment certains internautes ?

La qualité des médailles des Jeux de Paris est beaucoup critiquée sur les réseaux sociaux. Dans ces mises en cause, il y a du vrai et du faux.
Article rédigé par Mathilde Bouquerel
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
Les médailles olympiques des Jeux de Paris 2024, exposées au musée olympique de Lausanne en Suisse le 19 août 2024 (BLANCHOT PHILIPPE / HEMIS.FR / HEMIS.FR)

À moins d'une semaine du début des Jeux paralympiques, la qualité des médailles des Jeux de Paris fait beaucoup parler sur les réseaux sociaux. Certains internautes remettent notamment en question celles des médailles de bronze. Ils partagent ainsi une vidéo du skateur américain Nyjah Huston dans laquelle ont voit l'athlète regretter que sa médaille de bronze se soit rapidement abîmée. L'athlète pointe notamment des traces vertes d'oxydation. Cette mise en cause est vraie. La vidéo d'origine a été publiée sur le compte Instagram du skateur puis a été reprise sur d'autres plateformes.

Les organisateurs de Paris 2024 expliquent à franceinfo qu'ils ont pris connaissance de ce témoignage,  qu'ils sont en contact avec le Comité national olympique de l'athlète et qu'ils vont expertiser la médaille pour comprendre comment elle s'est abîmée. Ils précisent également que toute médaille endommagée sera remplacée par la Monnaie de Paris, qui les a produites, et gravées à l'identique.

"Les médailles passent de main en main, elles s'abîment, ça fait partie de leur vie"

En France, le nageur Maxime Grousset a lui aussi regretté, cette fois sur la plateforme Twitch, que sa médaille de bronze se soit abîmée. Mais d'après son agent, il n'a pas renvoyé la récompense à la Monnaie de Paris car il est attaché à l'objet qu'on lui a remis sur le podium. Et l'agent du sportif ajoute : "Les médailles passent de main en main, elles s'abîment, cela fait partie de la vie d'une médaille." D'ailleurs, ce n'est pas la première fois que des médailles olympiques doivent être remplacées. En 2016, le porte-parole des Jeux de Rio avaient reconnu dans la presse qu'un peu plus d'une centaine de médailles s'étaient abîmées, à cause des différences de températures entre le Brésil et le pays d'origine des athlètes selon lui.

D'autres internautes affirment que les médailles d'or aux Jeux de Paris sont de moins bonne qualité que celles de Tokyo. Ils partagent une vidéo publiée par un athlète qui présente deux médailles d'or qu'il a remportées, l'une de 2021 au Japon, l'autre de 2024 en France, côte à côte. L'objectif de l'athlète est, selon les internautes, de montrer que la médaille parisienne est devenue terne en quelques jours, contrairement à la japonaise.

Cette affirmation est fausse. La vidéo d'origine a été publiée par le champion danois de badminton Viktor Axelsen, qui a effectivement gagné l'or à Tokyo et à Paris. Mais l'athlète ne compare absolument pas la qualité des médailles. Il se contente de les présenter à ces abonnés, sans faire d'ailleurs aucun commentaire. La médaille de Paris semble effectivement moins brillante que celle de Tokyo mais cela peut tout aussi bien être dû à une différence d'éclairage ou à la façon différente dont les deux objets ont été gravés. Par ailleurs, les médailles d'or des Jeux olympiques doivent respecter un cahier des charges, imposé par le CIO. Elles doivent faire au moins 60 millimètres de diamètre et 33 millimètres d'épaisseur, et doivent contenir 6 grammes d'or minimum. C'est le cas à Paris comme à Tokyo.

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