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La viande de restauration collective est importée à 85 % ?

C'est ce qu'affirme Marine Le Pen : "dans la restauration collective, 85% de la viande qui est consommée est de la viande d'importation". Si le chiffre est contesté, la viande étrangère représente effectivement l'essentiel de la viande servie en restauration collective.
Article rédigé par Antoine Krempf
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
  (Marine Le Pen affirme que 85% de la viande servie en restauration collective est importée © Maxppp)

Plutôt vrai

La présidente du Front national reprend en fait les calculs de lu syndicat agricole FNSEA, qui cite l'Institut de l'élevage : 75% de la viande rouge a destination de la restauration collective est importée. Chiffre contesté par Sodexo, le leader sur le marché.

Mais tout le monde est d’accord sur un point : les importations représentent effectivement la majorité de la viande servie dans les cantines scolaires, les maisons de retraite, les restos d’entreprises ou les prisons. De la viande étrangère qui vient essentiellement des voisins européens : Allemagne en tête, devant la Grande Bretagne et de l’Irlande.

Pourquoi tant d'importations ?

Il y a une question de demande, les restaurants d’entreprises, par exemple, réclament beaucoup d’aloyau et il se trouve que ce marché n'est pas très développé en France, il faut donc importer. Et puis surtout, un boeuf allemand se vend moins cher qu’un boeuf français. Du coup, quand elle passe un appel d'offre, une collectivité se fournira plus facilement vers un produit plus éconmique, d’autant qu’il n’est pas forcément moins bon.

Imposer un Made in France ?

Impossible. Le code des marchés publics est très clair sur ce point : il est interdit d’imposer un critère géographique national ou local quand on passe un appel d’offres, ce serait considéré comme discriminatoire.

Ceci dit, le code des marchés publics a été modifié il y a cinq ans. Désormais quand deux offres sont équivalentes dans la restauration collective, un élu peut privilégier les produits directement commercialisés par le producteur au ceux qui fonctionnent en circuit court avec un seul intermédiaire. Ou comment faire pencher la balance pour la viande française sous couvert de développement durable. 

Sources

Où va le bœuf ? Quel produit pour quel circuit ?, Institut de l'élevage 2011

Approvisionnement en viande de la restauration scolaire, question au Sénat, janvier 2014

Etude FNSEA-Jeunes Agriculteurs sur la restauration hors foyer, FNSEA, octobre 2014 

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