Le non-recours aux prestations sociales représente-t-il "des milliards" d’euros, comme l’affirme Richard Ferrand ?
Le président de l’Assemblée nationale a vanté les mérites de la promesse d’Emmanuel Macron de rendre automatique le versement des aides sociales à la source. Selon lui, cela permettra de mettre fin au non-recours à ces aides, qui représenterait des milliards d’euros.
"Ce sont des milliards qui représentent le non-recours, c'est-à-dire des Français qui ne savent pas accéder à un certain nombre d'aides sociales, qui se savent pas parfois, comment y accéder", a assuré le président de l'Assemblée nationale, Richard Ferrand, soutien d'Emmanuel Macron, interrogé lundi 11 avril, sur franceinfo.
Trois milliards rien que pour le RSA
Il n'existe pas de chiffre global sur le non-recours aux prestations sociales mais des études confirment qu'il s'agit bien d'un "phénomène d'ampleur". Comme l'explique une étude de la Drees, "la difficulté de quantifier le non-recours réside principalement dans l’accès à des sources de données représentatives de la population suffisamment riches". Toutefois, des estimations montrent que cela représenterait effectivement plusieurs milliards d'euros.
Rien que pour le RSA, la Drees a estimé en février dernier, que le non-recours représenterait trois milliards d'euros par an car, concrètement, chaque trimestre, un tiers des foyers éligibles n'ont pas recours à cette prestation. Une autre estimation concernant la CMU, couverture maladie universelle complémentaire, montre là aussi que plus d'un tiers des personnes qui y ont le droit ne demandent pas cette aide.
Des explications multiples
Concernant le RSA, la Drees, note que le non-recours apparaît plus important chez les personnes en couple, sans enfant, jeunes et diplômées. Il est par ailleurs plus fréquent chez les personnes propriétaires de leur logement que chez les locataires, et davantage en zone rurale et dans l'agglomération parisienne qu'ailleurs en France. Seules 11% des non-recourants indiquent ne pas connaître l'existence de cette prestation. En revanche, parmi ceux qui connaissent le RSA mais n'en ont jamais bénéficié, plus de la moitié pensaient tout simplement ne pas y avoir le droit. Pour une partie de ces non-recourants, les démarches étaient jugées trop compliquées. Pour d'autres il s'agissait plutôt d'une volonté de ne pas dépendre de l'aide sociale.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.