Le vrai du faux. Est-il vrai que la pollution de l'air tue 47 000 personnes par an en France ?
Selon le ministre de la Transition écologique Christophe Béchu, la pollution atmosphérique cause 47 000 morts en France, chaque année. En réalité, les chiffres du ministre date un peu.
En France, la pollution de l'air est responsable de la mort de plusieurs dizaines de milliers personnes tous les ans. Invité de franceinfo mardi 15 novembre, le ministre de la Transition écologique Christophe Béchu a même avancé un chiffre très précis : "47 000 d'après Santé Publique France." Et le ministre poursuit : "Face à ça, l'enjeu, c'est qu'on limite la concentration de ces polluants dans les villes qui sont les plus denses."
En réalité, ce chiffre est faux. Selon le dernier rapport de Santé Publique France, qui date de l'année dernière et concerne la période 2016-2019, c'est 40 000 morts par an. Ce chiffre de 47 000 avancé par le ministre a été beaucoup cité par les hommes politiques et les associations ces dernières années. Mais en fait, il date un peu : d'il y a six ans exactement, du précédent rapport de Santé Publique France.
La qualité de l'air s'est donc légèrement améliorée entre les deux rapports, grâce, selon Santé Publique France, aux efforts faits par les différents gouvernements.
8 mois d'espérance de vie en moins chaque année
Malgré cela, la pollution de l'air a toujours des conséquences très lourdes sur la santé. Dans son rapport de 2021, Santé Publique France souligne en particulier le rôle des "particules fines". Ces micro-particules de la taille d'une bactérie sont dégagées notamment par des activités humaines comme le trafic routier, le chauffage ou l'industrie.
Selon Santé Publique France, ce sont ces particules qui causent chaque année la mort de 40 000 personnes de 30 ans et plus. Tous les ans, elles font aussi perdre en moyenne 8 mois d'espérance de vie aux Français de cette même tranche d'âge. Enfin, toujours selon Santé Publique France, 7% de la mortalité totale de la population française est attribuable à la seule exposition à ces particules fines. Par comparaison, c'est 4,6% pour tous les accidents, routiers comme domestiques.
Mais ce rapport de Santé Publique France revient aussi sur l'impact positif qu'a eu le premier confinement. Selon lui, la réduction drastique des activités humaines au printemps 2020 a eu un effet très marquant sur la qualité de l'air et donc sur la santé des Français. En tout, 2 300 décès ont été évités dans le pays en diminuant l'exposition aux particules fines, et il y a eu 1 200 décès en moins en diminuant l'exposition au dioxyde d’azote, lié principalement au trafic routier.
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