Le vrai du faux. Les énergies solaires et éoliennes coûtent-elles "très cher à l'Etat, comme l'affirme la députée RN Edwige Diaz ?
D'après l'élue du Rassemblement National en Gironde, invitée sur franceinfo, les énergies renouvelables sont largement subventionnées et coûtent donc très cher au contribuable. Vrai ou faux ?
Alors que le Sénat planche sur le projet de loi pour accélérer les énergies renouvelables porté par le gouvernement, la députée du Rassemblement National Edwige Diaz, invitée de franceinfo mardi 1er novembre, appelle à investir massivement dans les centrales nucléaires. Selon l'élue de Gironde, il faut délaisser les énergies renouvelables car elles sont trop onéreuses pour l'État. "Que ce soit les éoliennes ou les panneaux photovoltaïques, ce sont des énergies qui sont ultra subventionnées, qui coûtent très cher aux Finances publiques", affirme-t-elle.
Or, cette affirmation est fausse. Et ce, depuis un peu plus d'un an. C'est ce qu'on trouve dans le dernier rapport de la Commission de régulation de l'énergie (CRE). Pour la première fois, entre 2022 et 2023, non seulement le solaire et l'éolien ne vont rien coûter à l'Etat mais en plus, ils vont lui rapporter : 8,6 milliards d'euros en tout, dont 7,6 milliards pour le seul éolien. C'est en fait un effet secondaire de la flambée des prix de l'énergie.
Le mécanisme du prix fixe garanti par l'État
Depuis 2017, le gouvernement a remplacé les subventions aux énergies renouvelables par un autre mécanisme : un prix fixe garanti par l'Etat qui oscille entre 50 et 80 euros le mégawatt/heure selon Nicolas Goldberg, expert énergie chez Colombus Consulting. Les producteurs d'énergie solaire et éolienne vendent leur électricité sur le marché de gros. Quand le prix du marché est inférieur au prix fixe garanti, l'État leur rembourse la différence, ce qu'il a fait jusqu'à l'année dernière. Mais quand le prix du marché est supérieur au prix fixe garanti, ce sont les producteurs d'énergie renouvelable qui versent le surplus à l'État. C'est ce qui se passe actuellement.
Cette situation va durer au moins trois ans et peut-être plus, d'après Nicolas Goldberg. Le même expert considère en outre que le solaire et l'éolien vont devenir de plus en plus compétitifs, par un effet d'apprentissage : on maîtrise de mieux en mieux ces technologies, et de massification : elles sont de plus en plus accessibles, notamment le solaire, même à des particuliers. Sans compter que d'après Nicolas Goldberg, le nucléaire de nouvelle génération comme les EPR, devra très probablement être à son tour subventionné par l'État, soit par des aides directes, soit par un mécanisme de prix fixe garanti.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.