Le vrai du faux. "On est la seule démocratie où un dirigeant battu ose se représenter" ?
Faisant référence à Nicolas Sarkozy, Nicolas Dupont-Aignan regrette que la France soit la "seule démocratie au monde" où un dirigeant battu ose se représenter à l'élection. Sauf que c'est faux.
Nicolas Dupont-Aignan, président de Debout la France (DLF) et candidat à l'élection présidentielle de 2017, l'a affirmé sur franceinfo jeudi 29 septembre :
"Comme je le dis souvent : on est la seule démocratie au monde où des personnes qui ont échoué, qui ont été battues aux élections, désavouées par le suffrage, osent se représenter."
Les contre-exemples : Silvio Berlusconi, Benyamin Netanyahou et Alan Garcia
À moins de ne pas considérer l'Italie comme une démocratie, Nicolas Dupont-Aignan a tort. Silvio Berlusconi a été président du Conseil de 1994 à 1995, puis de 2001 à 2006. Malgré sa défaite en 2006, il se présente à nouveau en 2008 et reprend la tête du gouvernement italien jusqu'en 2011.
Autre exemple : Benyamin Netanyahou, en Israël. Nommé Premier ministre après sa victoire électorale en 1996, il est battu en 1999. Il revient dix ans plus tard et remporte les élections. Il est encore aujourd'hui Premier ministre israélien.
Nicolas Dupont-Aignan pourrait rétorquer que ces deux exemples ne concernent que des chefs de gouvernement qui n'ont été ni élus ni battus au suffrage universel stricto sensu. Le cas d'Alan Garcia, élu président de la République du Pérou en 1985, est plus clair. Candidat à sa propre succession, il est battu en 1990. Il retente sa chance en 2001 et perd une nouvelle fois l'élection. Mais Alan Garcia ne s'arrête pas là : il se représente en 2006 et remporte l'élection présidentielle. En 2011, il se retire sans candidater à sa succession... mais fait une dernière tentative en juillet dernier. Il est éliminé dès le premier tour, en recueillant moins de 6% des voix.
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