Le vrai du faux. "Une délocalisation sur deux se fait en Europe" ?
C'est en tout cas ce qu'affirme le candidat "France insoumise" à la présidentielle. Et, d'après ce qu'en dit l'Insee, Jean-Luc Mélenchon a raison.
Contrairement à ce qu'on pourrait penser, les délocalisations ne concernent pas en majorité des pays lointains comme la Chine ou l'Inde. Invité des assises du produire en France, Jean- Luc Mélenchon est affirmatif :
"Une délocalisation sur deux se fait en Europe !"
La moitié des délocalisations vers l'UE?
C'est même un peu plus. D'après une étude publiée par l'Insee, 55% des sociétés françaises qui ont délocalisé au moins une activité entre 2009 et 2011 l'ont fait vers un autre pays européen.
Dans le détail, plus des deux tiers de ces délocalisations intra-européennes se sont faites vers l'Europe des 15 contre près d'un quart vers les autres Etats membres, en particulier les pays de l'Est.
Délocaliser pour avoir de la main d'oeuvre moins chère ?
Oui, mais pas seulement. Les délocalisations vers les pays hors UE et vers certains pays de l'Est s'expliquent effectivement par la recherche de coûts salariaux plus faibles qu'en France.
Mais, pour les délocalisations vers nos voisins directs, "les sociétés ont d’abord recherché la réduction des coûts de production autres que les salaires et les motifs sont plus diversifiés", précise l'Insee.
Combien de supression d'emplois ?
Avant de répondre, il faut d'abord souligner que les délocalisations concernent une très petite minorité d'entreprises. Entre 2009 et 2011, moins de 5% des sociétés françaises de plus de 50 salariés ont délocalisé au moins une activité (la moitié ont déménagé leur coeur de métier, l'autre ont déplacé leur activité support).
L'impact de ces délocalisations sur l'emploi est réel. Sur la période étudiée par l'Insee, elles sont responsables de la suppression de 6 600 emplois par an. Mais l'étude précise qu'il faut être prudent avec ce chiffre car "il est déclaratif et ne prend en compte que les suppressions directes de postes sans tenir compte de celles qui peuvent être induites chez les sous-traitants de la société, ni, en sens inverse, des emplois qui peuvent être localisés sur le territoire suite au même type de mouvement réalisé à partir de l’étranger. Il faut aussi se demander quelle aurait été l’évolution de l’emploi si la société n’avait pas délocalisée".
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