Cet article date de plus de huit ans.

"Les deux tiers des Français se privent de soins par manque d'argent" ?

Voilà ce qu'affirme la députée FN Marion Maréchal-Le Pen. Un chiffre largement exagéré d'après les enquêtes qui existent sur le sujet. Même si leurs résultats sont très variables car elles se basent sur des questionnaires.
Article rédigé par Antoine Krempf
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 1min
  (Marion Maréchal-Le Pen affirme que les deux tiers des Français renoncent aux soins pour raison financière © Maxppp)

"Deux tiers des Français se privent de soin pour des raisons financières" ? Le chiffre avancé par Marion Maréchal-Le Pen sur BFMTV interpelle. Sauf qu'il est largement exagéré.  La Drees, le service qui fait des études et des statistiques au ministère de la Santé, s'est penchée sur ce sujet. Et ce qu'il en ressort, c'est que le taux de renoncement aux soins en France pour des raisons strictement financières varie entre 21 et 36%. On est donc largement en-dessous l'affirmation de la députée Front national. 

Ceci dit, la fourchette des résultats est extrêmement large. En l'occurence, on est typiquement dans les limites de ce genre d'études pour lesquels les chercheurs sont bien obligés de se baser sur des questionnaires remplis par un échantillon de personnes censé représenter l'ensemble des français, dont les réponses dépendent beaucoup de la question que l'on pose.

Un résultant variable suivant la question posée 

Lorsqu'on demande "Avez-vous dû renoncer à des soins pour des raisons financières sur les douze derniers mois ", plus d'un tiers des interrogés répondent "oui". Par contre, lorsque cette question est posée en deux temps : "Avez-vous dû renoncer à des soins " puis "Pour quelles raisons ? ", le renoncement pour raison financière tombe à 21%. 

Par contre, dans tous les cas de figures, on retrouve le même profil de personnes qui renonce aux soins pour raison financière : les plus modestes, avec peu de diplômes, plus de célibataires que de couples, et plus de femmes que d'hommes. Et puis, le plus souvent, ce sont les soins dentaires qu'on repousse faute d'argent, devant l'optique.

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.