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Lionel Jospin dit-il vrai sur la santé de la Russie ?

L'ancien Premier ministre affirme que la Russie fait face à une "chute de sa natalité, une baisse de sa population, que l'alcoolisme y est galopant et que l'économie stagnerait sans la rente pétrolière ou gazière". Vrai ou faux ? Réponse ici.
Article rédigé par Gérald Roux
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
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Faux sur la natalité

Le taux de natalité en Russie remonte depuis 1999. Actuellement, il est de 13 naissances pour 1.000 habitants. Il était descendu à 8 pour 1.000 en 1999. En 1987, il était de 17 pour 1.000. Ce niveau n'a pas encore été retrouvé. C'est un vrai souci pour les autorités russes. Nous ne parlons pas ici du taux de fécondité, qui est le nombre d'enfant par femme. 

Faux sur la population

Elle remonte depuis peu (2009), après avoir baissé, c'est vrai, de manière continuelle pendant 17 ans. En 2012, il y avait 143 millions d'habitants en Russie. Les années de chute de population pénalisent le pays sur le plan économique.  

Vrai sur l'alcoolisme

Les Russes sont les 4èmes plus gros buveurs d'alcool au monde, d'après un rapport de l'OMS qui date de 2011. 15,7 litre d'alcool par personne et par an, soit deux litres de plus que les Français.
La consommation d'alcool augmente depuis 1987 en Russie. Au début des années 80, les dirigeants soviétiques Andropov et Gorbatchev avaient limité la vente et la consommation de Vodka. Ensuite, tout a été libéralisé, avec notamment la possibilité d'importer de l'alcool. 

Ce qui a eu pour conséquence d'aggraver ce problème de santé publique. Entre 10 et 14 % de la population meurt à cause de l'alcool en Russie. L'espérance de vie des hommes est de 62 ans   Dans les pays membres ou partenaires de l'OCDE, c'est un des niveaux les plus faibles.

Vrai sur l'économie

La croissance a été de 1,5% en 2013, contre 10% en 2007, avant la crise mondiale.   
Quand on sait que 70% des exportations russes sont des exportations de matières premières, dont le gaz et le pétrole (la Russie est le 2ème producteur mondial), on se doute que si cette manne n'existait pas, la croissance déjà modérée serait bien affaiblie. 

L'OCDE estime que l'investissement n'est pas suffisant (en dehors du secteur de l'énergie), que l'appareil productif est peu efficace, la qualification et la formation continue sont défaillantes. En fait, l'économie russe n'a pas terminé sa transition après l'effondrement de son système quand l'URSS a disparu. En revanche le taux de chômage est assez faible. 5,7% de la population active.

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