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Marion Maréchal-Le Pen dit-elle vrai sur l'apprentissage de la lecture ?

La députée Front national affirme que la France est aujourd'hui "empêtrée dans des méthodes comme la méthode globale. Il faut revenir aux méthodes qui marchent comme la méthode syllabique". Vrai ou faux ? Réponse ici.
Article rédigé par Gérald Roux
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
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Faux

Renseignement pris auprès de plusieurs spécialistes de l'apprentissage de la lecture, non seulement la méthode globale au sens strict n'est pas enseignée actuellement, mais elle n'a jamais été enseignée en France, sauf de manière marginale.

USA et Belgique

La méthode globale a été utilisée massivement aux Etats-Unis des années 1920 aux années 1950. Anne-Marie Chartier, docteur en sciences de l'Education, spécialiste des méthodes de lecture, explique que la méthode "apparait au moment où l'on se met à coupler systématiquement des images avec des mots. Quant apparait +cat+ et +dog+ pour +chat+ et +chien+, lié à une petite image, l'enfant peut identifier immédiatement la signification du mot ".

Une méthode globale francophone a été développée en Belgique au début du siècle dernier. Mais elle est restée confidentielle. Et en France, elle n'a pas été enseignée de manière généralisée, loin de là.

Impressions

En France, on garde l'impression que la méthode globale a été très présente. C'est un mythe.
L'explication se trouve peut-être dans le fait qu'on a assisté dans les années 60 et 70 à une offensive de quelques pédagogues en faveur d'un apprentissage qui pouvait s'apparenter à la méthode globale.
Il y a peut être une autre raison. Au début de l'apprentissage de la lecture, pendant plusieurs semaines, des petits mots très courants sont présentés aux enfants qui doivent les reconnaitre sans les décortiquer. Certains parents peuvent alors penser à une méthode globale.

Syllabique encore et toujours  

Aujourd'hui, chaque enseignant a sa recette pour apprendre la lecture aux enfants. Mais la base nous est rappelée par le psycholinguiste Jacques Fijalkow, professeur émérite à l'Université Toulouse II Le Mirail : "Aujourd'hui, les élèves apprennent comme ils ont toujours appris, de manière encore plus mécanique, sur des unités très petites. C'est au niveau de la lettre. On présente les lettres et on les associe ensemble. Ou on présente un peu plus tard deux lettres qui forment un son. En fait il n'y a jamais eu de révolution dans l'enseignement de la lecture. Il s'est toujours fait de manière plus ou moins syllabique ".

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