N'y a-t-il "qu'une éolienne offshore en France", comme le dit Yannick Jadot ?

La France est-elle en retard sur l'éolien offshore ? C'est en tout cas ce qu'a affirmé Yannick Jadot. Le candidat écologiste veut, s'il est élu, développer massivement les éoliennes en mer car, selon lui, notre pays est aujourd'hui sous-doté. Il a tenu un décompte dimanche 16 janvier sur LCI : "Une éolienne offshore, même pas connectée en France", alors qu'il y en a "5 500 en mer du Nord".  

Un prototype au large de Saint-Nazaire 

Yannick Jadot a plutôt raison. Il y a bien une seule éolienne en activité aujourd'hui au large des côtes françaises, il s'agit même d'un prototype d'éolienne flottante qui se trouve près de Saint-Nazaire. En revanche, ce prototype est bien relié au réseau électrique, contrairement à ce qu'il dit. L'énergie produite par cette unique éolienne en service est censée produire l'équivalent de la consommation annuelle électrique de 5 000 habitants, d'après le ministère de l'Environnement. 

Quant aux plus de 5 000 éoliennes en mer du Nord, c'est presque ça. Au dernier pointage fin 2020, il y avait un peu plus de 5 400 éoliennes offshore en Europe, dont une très large majorité en mer en Nord. Le Royaume-Uni est, de loin, le premier pays avec environ 2 300 turbines, suivi de l'Allemagne avec à peu près 1 500 éoliennes. Les Pays-Bas, la Belgique ou encore le Danemark en ont environ 500 chacun. 

Plusieurs parcs en construction en France 

La France est donc très loin. Mais ce que ne dit pas Yannick Jadot, c'est qu'elle va rattraper bientôt une partie de son retard puisque plusieurs parcs éoliens offshore sont en construction. Quatre vont sortir de l'eau et entrer en service d'ici deux ans à Saint-Nazaire, Fécamp, Saint-Brieuc et Courseulles-sur-Mer, pour un total d'environ 300 éoliennes. Trois autres parcs sont attendus d'ici 2027. 

Comment expliquer ce retard pris par la France par rapport à ses voisins ? D'abord, on a commencé à développer l'éolien offshore en France plus tard que les autres. Les Danois ont planté leur première éolienne il y a 30 ans alors que la France lançait son premier appel d'offres il y a un peu plus d'une dizaine d'années seulement. 

Autre explication : les procédures administratives et les recours en justice, qui ont retardé les chantiers. Par exemple, le projet de parc à Saint-Nazaire a dû attendre plus de six ans pour avoir une réponse du Conseil d'État et lancé les travaux.