Non, une étude de Stanford ne dit pas que les masques contre le Covid-19 sont dangereux
Une étude présentée comme certifiée par la prestigieuse université américaine circule sur les réseaux sociaux depuis plusieurs jours. Mais cette étude n'a pas du tout été publiée par Stanford et elle diffuse des intox sur les masques.
C'est encore une nouvelle intox sur les masques. Un message partagé des milliers de fois depuis mi-avril sur Facebook affirme que les masques seraient inefficaces et dangereux. Pour appuyer cette théorie, le post cite une étude de la prestigieuse université américaine Stanford qui "démontre la totale inutilité des masques", accusés même d'être néfastes pour la santé. Les auteurs du message sur les réseaux sociaux s'étonnent qu'aucun média grand public ne fasse l'écho de cette étude et de ses conclusions, soi-disant retentissantes. Sauf que cette étude ne vient pas du tout de Stanford et elle diffuse des intox. La Cellule Vrai du Faux vous explique.
Une origine trompeuse
L'université américaine n'a pas conclu que les masques étaient dangereux pour une bonne raison : cette étude ne vient pas du tout de Stanford. On n'en retrouve aucune trace sur son site et surtout l'université a démenti à franceinfo tout lien avec cette publication. "Ce n'est pas une 'étude de Stanford'", confirme Julie Greicius, chargée de la communication de l'université californienne.
Si on parcourt cette "étude scientifique", on voit rapidement qu'elle n'est pas publiée par Stanford mais par la revue Medical Hypotheses. Selon son éditeur, cette revue publie des articles "théoriques" et examine "les idées scientifiques radicales, spéculatives et non conventionnelles".
Le parcours de l'auteur interroge
Quant à l'auteur de l'étude, il n'appartient pas à Stanford confirme l'université. "L’affiliation de l’auteur est attribuée à tort à Stanford et nous avons demandé une correction", assure à franceinfo Julie Greicius, qui explique que l'homme a été chercheur invité pendant un an en 2015 sur "des questions sans rapport avec ce document".
L'auteur se présente comme un médecin qui exerce dans un service de cardiologie dans un hôpital de Palo Alto. Mais l'établissement en question assure qu'il n'y travaille pas, selon nos confrères de l'agence de presse américaine Associated Press, qui les a contactés. Une information confirmée par l'université de Stanford : "L'auteur n'avait aucune affiliation avec le VA Palo Alto Health System ou Stanford au moment de la publication et n'a eu aucune affiliation depuis 2016".
L'étude comporte des intox
Cette étude très partagée et présentée comme certifiée par l'une des universités les plus renommées est déjà très trompeuse. Elle comporte aussi plusieurs intox qui circulent régulièrement depuis le début de la pandémie.
Par exemple, l'étude soutient que les masques ne protégeraient pas du virus ou qu'ils pourraient provoquer une hypoxie, un manque d'oxygène dans le sang. Tout ça est faux. L'Organisation mondiale de la santé (OMS) considère que le port du masque est une mesure efficace et sans danger pour limiter la propagation du Covid-19. Plusieurs études scientifiques publiées dans des revues ou par des instances qui font autorité disent aussi la même chose.
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