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Patrick Bernasconi dit-il vrai sur le match économique France-Allemagne ?

Ce candidat à la présidence du Medef affirme qu'il "n'y a pas de fatalité à être derrière l'Allemagne. On a été parfois devant". Vrai ou faux ? Réponse ici.
Article rédigé par franceinfo
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Vrai

C'est arrivé sur plusieurs indicateurs économiques.
Avant d'y revenir en détail, rappelons malgré tout que l'Allemagne est devant la France en termes de puissance économique (PIB) depuis le début des années 50. Aujourd'hui, il y a entre la France et l'Allemagne (unifiée) une différence de PIB de l'ordre de 30%.

Années 90

Cela étant dit, l'Allemagne, malgré sa taille, a traversé une mauvaise passe quand il a fallu digérer l'unification de l'est et de l'ouest.

René Lasserre, directeur du Centre d'information et de recherche sur l'Allemagne contemporaine, rappelle que "globalement sur les années 1993-2005, l'Allemagne connaît une croissance moitié moindre [...] que celle de la France. En 2001-2002, il y a une récession en Allemagne. On dit à l'époque que c'est 'l'homme malade de l'Europe'. Et en termes de performances, l'Allemagne perd en compétitivité, son commerce extérieur se détériore. C'est la période dorée où la France réussit à rééquilibrer sa balance des paiements à partir de 1994-1995 et de retrouver un excédent vis-à-vis de l'Allemagne. C'est la période faste où on assiste à un rattrapage de l'économie française par rapport à l'économie allemande qui se porte mal" . Outre-Rhin, le nombre de chômeurs atteint la barre des cinq millions en 2005.

Inversement de tendance

Mais les choses sont déjà en train de changer. Dés 2001, la balance commerciale allemande devient plus performante que celle de la France.  
En 2003, le chancelier social-démocrate Gerhard Schröder lance l'agenda 2010. Réformes sociales, flexibilité, modération salariale, limitation des indemnités chômage, reforme des retraites.
En 2006, l'Allemagne repasse devant la France en terme de croissance (3,2% contre 2,4%). Ensuite les courbes des deux pays se croiseront à plusieurs reprises sous l'effet de la crise.   
En 2008, le taux de chômage de la France passe devant celui de l'Allemagne et aujourd'hui, ce taux est deux fois plus élevé chez nous qu'en Allemagne (10,8% contre 5,4%).
En 2012, la croissance française a été nulle, celle de l'Allemagne à 0,8%.
Et nous n'avons pas parlé des performances de l'industrie allemande, des exportations, du solde budgétaire. Bref le chemin sera sans doute encore long avant de rattraper notre voisin.  

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