Perdre les élections intermédiaires, c'est automatique ?
Faux
Perdre des élections intermédiaires (municipales, cantonales, européennes et régionales) quand on est au pouvoir, ce n'est pas forcément une fatalité. Depuis 15 ans, c'est arrivé à deux reprises. En 2009, François Fillon est Premier ministre et la droite remporte les élections européennes. Par ailleurs, en 2001, Lionel Jospin est à Matignon quand la gauche plurielle arrive en tête des cantonales.
Voilà pour deux exemples récents, mais on peut également citer les municipales de 89 et de 95 ou encore les européennes de 94 et de 99. Autant de scrutins remportés par les partis au pouvoir. Mais si ce n'est pas une règle automatique, les élections intermédiaires servent régulièrement de référendum pour ou contre le pouvoir en place mais ce n'est pas une règle automatique.
Vote sanction et division
Au-delà du jugement sur les bilans des gouvernements au moment du vote, la défaite et son ampleur dépendent de deux critères plus objectifs : l'éloignement du scrutin national et la division des composantes politiques du gouvernement.
"Si les élections intermédiaires ont lieu quelques mois après un scrutin national, l'électeur ne fait pas encore preuve d'impatience dont il a une forme d'indulgence vis-à-vis du pouvoir national ", explique Martial Foucault, directeur du Cevipof. C'est par exemple le cas des municipales de 1995, remportées par la droite un mois après l'arrivée de Jacques Chirac à l'Elysée.
Par ailleurs, "toute forme de morcellement, de fracture ou de désunion d'un bord politique contribue à amplifier la défaite parce que les partis sortants ont peu de chance d'être qualifiés pour le second tour ", précise Martial Foucault.
En l'occurence, le Parti socialiste est effectivement confronté à ces deux critères. Résultat : sur l'ensemble de ces candidats, seuls 12 binômes ont été élus dès le premier tour, 663 sont en ballottage et 322 ont été éliminés.
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