Pouvoir d’achat : Emmanuel Macron est-il responsable de la hausse du prix des carburants, comme l’affirme Marine Le Pen ?
Lors d’une intervention sur franceinfo mardi, la candidate du Rassemblement national a accusé le chef de l’Etat d'avoir une reponsabilité dans l’augmentation du prix des carburants. On a vérifié cette affirmation.
"Je rappelle quand même, parce qu'on l'oublie, que si le carburant est aussi cher c'est aussi parce qu'Emmanuel Macron l'a augmenté en 2017, l'a augmenté en 2018", a martelé Marine le Pen sur franceinfo, mardi 15 mars. Alors que le pouvoir d’achat est au cœur des préoccupations des Français, la candidate à l’élection présidentielle du Rassemblement national a pointé du doigt la responsabilité d’Emmanuel Macron, avant d’avancer ses solutions.
La cheffe de file RN propose une "baisse de la TVA" et "une suppression de ces hausses, qui permettra de rendre aux Français 30 à 50 centimes par litre et de respirer un peu."
Si le carburant est cher aujourd’hui, est-ce vraiment lié à l’augmentation des taxes réalisée par le chef de l'État ? Une chose est sûre, les taxes sur les carburants ont bel et bien augmenté depuis cinq ans. On décompte un peu plus de dix centimes de hausse sur un litre de sans plomb 95, et vingt centimes sur un litre de diesel depuis mai 2017.
Néanmoins, il faut préciser que les taxes pèsent, en proportion, moins lourd aujourd'hui qu'il y a cinq ans sur le coût global. Sur un litre de diesel, elles représentaient la semaine dernière 45% du prix à la pompe et 50% sur un litre de sans plomb. Il y a cinq ans, les taxes représentaient plus de 60% du prix d'un litre de carburant. En d’autres termes, la hausse du prix des carburants est moins liée à la hausse des taxes qu'au cours du pétrole ou au taux de change dollar-euro.
Le rôle des "gilets jaunes"
Il est cependant vrai qu’Emmanuel Macron a augmenté les taxes sur le carburant au début de son quinquennat. C'était d’ailleurs clairement prévu dans son programme en 2017. Il souhaitait notamment rapprocher le prix du sans plomb et du diesel en augmentant les taxes pour lutter contre les émissions de particules fines. Et de fait, à plusieurs reprises jusqu'à la fin de l'année 2018, les taxes sur le carburant ont augmenté, en particulier sur le gasoil.
Sauf qu’en 2018, le mouvement des "gilets jaunes" est venu bousculer la donne. Le gouvernement a décidé de geler jusqu'à aujourd'hui la TICPE, la taxe qui pèse le plus lourd sur le prix des carburants. Elle est fixée à 59 centimes sur le diesel et 66 centimes sur le sans plomb. Cette dernière n’a donc pas bougé depuis trois ans et demi.
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