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Ségolène Royal : "Les centrales sont conçues pour résister aux chutes d'avions"

D'après la ministre de l'Ecologie et de l'Energie, "le survol des centrales, même s'il est interdit, ne fait poser aucun risque sur ces centrales qui sont construites pour résister à des secousses sismiques et même aux chutes d'avion sur une centrale".
Article rédigé par Antoine Krempf
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
  (Ségolène Royal dit-elle vrai sur les chutes d'avions sur les réacteurs ? © Maxppp)

Ségolène Royal oublie de dire que les évaluations menées par l'Autorité de sûreté nucléaire ne concerne pas tous les types d'avion. En l'occurrence, la règle fondamentale de sûreté 1.2.a de 1980 a bien tenté d'évaluer les risques liés aux chutes d'avions mais uniquement pour deux types d'appareils jugés représentatifs de l'avion générale (donc ni militaire, ni commerciale) : le Cessna 210, un monomoteur de 1.500 kg et le Learjet 123, un jet d'affaire de 5,7 tonnes.

D'après les autorités, si l'un de ces deux appareils s'écrasait à 360 km/h sur les enceintes d'un réacteur, les conséquences ne seraient pas graves en raison des murs en béton armés qui font entre 90 et 120 cm.

Et pour les avions de ligne ?

Même si  "elles ne sont pas construites pour résister sans dommages à un tel choc, les centrales nucléaires offriraient une bonne capacité de résistance", assure l'Autorité de sûreté nucléaire. Mais aucune évaluation n'existe car ce type d'accident était jugé à l'époque comme totalement improbable.

Ceci dit, après les autorités et EDF assurent avoir pris des dispositions dans le cadre de la construction du futur EPR de Flamanville. "La protection spécifique contre la chute d'avion appelée coque avion est une structure en béton armé recouvrant les bâtiments suivants : le bâtiment réacteur, deux divisions du bâtiment des auxiliaires de sauvegarde et le bâtiment combustible ". 

Reste que le risque zéro n'existe pas comme l'affirmait Jacques Repussard, directeur général de l'IRSN, lors de son audition devant une commission d'enquête parlementaire en février dernier : "je ne pourrais pas affirmer sous serment qu’en cas de crash d’un avion de très grande capacité, chargé de dizaines de tonnes de carburant, les conséquences de l’incendie seraient maîtrisées ".

Sources :

Protection des installations nucléaires contre les chutes d'avions, Autorité de sûreté nucléaire, 13/09/2001

Rapport sur la protection contre toutes les agressions sur l'EPR, EDF

Commission d'enquête relative aux coûts passés, présents et futurs de la filière nucléaire, Assemblée nationale, 27/02/2014

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