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Stéphane Le Foll dit-il vrai sur le déficit de la Sécu ?

Le porte-parole du gouvernement affirme que le déficit de la Sécurité sociale était de "près de 20 milliards" quand la gauche est arrivée au pouvoir, qu’il est "aujourd’hui de 13 milliards" et que "l'objectif pour l'an prochain est de 8 milliards". Vrai ou faux ? Réponse ici.
Article rédigé par Gérald Roux
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
  (Stéphane Le Foll le 17 juin 2014©MAXPPP)

Faux sur le déficit passé

Le premier chiffre annoncé par Stéphane Le Foll est faux. Quand le nouveau pouvoir socialiste arrive aux affaires, nous sommes en mai 2012. Le dernier déficit connu pour le régime général de la Sécu est celui de 2011 avec 17,4 milliards d'euros d'après la Commission de compte de la Sécurité sociale. Et pour l'année 2012, le déficit est de 13,3 milliards.

Ce n'est donc pas "près de 20 milliards ", comme l’affirme Stéphane Le Foll.  

Vrai pour le déficit actuel

Quand le ministre dit "aujourd'hui, le déficit est de 13 milliards ", c’est presque vrai dans la mesure où le déficit de 2013 est de 12,5 milliards d’euros.  

Imprécis pour le déficit de l’an prochain

Stéphane Le Foll parle d’un "objectif de huit milliards de déficit " pour l’an prochain. Or le projet de loi de financement de la Sécurité sociale prévoit 8,9 milliards, ce qui n'est pas la même chose.

Baisse des déficits depuis 2010

Au delà de ces imprécisions, la tendance est clairement à la baisse depuis 2010, l’année de tous les records. Cette année- là, le déficit du régime général avait atteint un pic à 28 milliards, une conséquence directe de la forte récession de 2009. Depuis, la situation économique a été moins pire et les cotisations sont donc mieux rentrées.

Modération des dépenses

Les dépenses de santé se sont aussi calmées. Il s’agit du résultat d'une accumulation de réformes qui remontent pour certaines aux années 90.    

 

Les réformes des retraites d'abord avec notamment le report de l'âge du départ en retraite. Il faut cotiser plus longtemps pour toucher une pension à taux plein. Ensuite, l'instauration du parcours de soins, le changement du comportement et du mode de rémunération des médecins, la baisse du prix des médicaments, de déremboursement de certains médicaments.

 

Sans compter la crise qui fait baisser les dépenses dans l'ensemble des pays de l'OCDE. Les patients vont moins chez le médecin et demandent logiquement moins de remboursement aux systèmes de protection sociale. La France n'échappe pas au phénomène.

 

 

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